J'ai l'amydale v�g�tative. Peu rago�tant, je sais. Je pense � r�am�nager ce journal, j'ai un envie soudaine d'�tendue et d'orange. Mais notre scanner n'est maintenant plus qu'une sinistre carcasse d'un objet �lectronique ant�rieurement fonctionnel. Assez morbide quand on y pense. La machine morte, c'est plus effrayant que le corps mort; l'un se transforme et donne lieu � d'autre chose, l'autre reste fig�e, glac�e, inusit�e pendant des �ternit�s... Et on ne peut s'en s�parer, � cause de consid�rations mat�rialistes et plut�t futiles.

J'ai envie d'un peu de popularit� internetienne. �a me ferait quelque chose � faire.

Parlant de popularit� internautique, je vous prierais de faire un tour chez Darnziak. M�me si notre �tudiant en philosophie semble avoir atteint un degr� de snobisme cybern�tique, j'ai tent� une approche et lui ai envoy� un courriel.

Mes consid�rations � son �gard sont confuses. Je comprends parfaitement tout ce qu'il raconte, et � un point tel que je me sens exceptionnellement reli�e, concern�e par cet individu. Je connais tous ses sujets de r�flexions, aie moi-m�me travaill� dessus et me sens � m�me de p�n�trer le fond de ses paroles, de sa morosit� puis de sa joie, de son chemin, un peu circonvolutionnaire. Mais j'ai l'impression que, comme tant d'autre, il ne daignera me consid�rer que comme une fille hyst�rique, superficielle ou point assez �lev�e pour son niveau. Pauvre type. Lui et les autres! Car cela me fait penser au m�pris de T. Qui s'av�rerait peut-�tre �tre de la jalousie, selon certains d�velopements r�cents, mais ce n'est pas dont il est question ici. Je disais: pauvres types. Ils ne savent pas ce qu'ils manquent.

Et je m'interroge. J'ai peur de tout ce potentiel que je g�che � �tre si concentr�e sur mon progr�s ou sur mon abstraction et � ne pas faire attention � ma pr�sentation, � ma technique, � ma communication. Quel bafouilli de mots! Quelle exub�rance de termes! Quelles lignes impures, mal d�grossies, qui r�sultent pourtant en les si gracieuses silhouettes de mes personnages!

Et moi de pleurer, en pensant � mon d�funt scanner. Il y a de si jolies choses dans mon cahier de dessins. Je vous les montrerais bien, accompagn�s d'une explication exhaustives sur chacun, suivit d'une discussion transcendentale s'il y a lieu, quelque part dans un mignon caf� du plateau. Appellez-moi. PHIL bon sens il faut qu'on se rencontre. T�l�phonne moi. Demande � Ashlea. Accompagne moi � mon bal de finissants. Enl�ve moi sur ton grand cheval blanc. Couche moi sur l'herbe haute et... Bon. N'en mettons pas trop.

Oh, sp�cifions une politique de mon journal: je ne nomme jamais les personnages de ma vraie vie et quelque fois je me permets de nommer mes connaissances �lectroniques.

Quel discour d�cousu. Mais peu importe. J'�cris pour organiser cette t�te alchimique, et je n'ai pas de lecteurs � satisfaire. Libert�e, �, muse supr�me!

J'ai besoin d'un amoureux. S'il ne se passe pas quelque chose avec M-A tr�s rapidement, je vais craquer. Un peu de sexe, s'il-vous-pla�t. J'ai presque envie de faire la file des saloppes superficielles de Ste-Foy de JP Morin. Sa conscience, qui me rapelle la mienne en plus vieille et plus ordonn�e, m'attire. Mais pas � un point insupprotable. Donnez moi une chance. Je l'ai d�couvert aujourd'hui, celui-l�. Et puis... Nan. Je pr�f�re encore mon homme chat.

Je vais aller faire un tour.

-L