Nous sommes mardi. M-A n'�tait pas l� aujourd'hui non plus. Enfin, il est venu pour l'apr�s-midi. Le principal int�ress� d�clarait manquer de sommeil. Une partie de moi dit "pauvre ch�ri!" l'autre grogne rageusement "esp�ce de m�chant, me faire souffrire dans son attente pour une si pi�tre excuse!" et une troisi�me trouve ses deux pr�d�ssesseures (?) bien imb�ciles.

Et cela m'a fait r�aliser � quel point ma vie, depuis le mois de juillet, est m�prisable et path�tique. Toute activit� a cess�, mon �tat social est honteux, je suis d�soeuvr�e, mes pens�es tournent en rond et ma pr�ocuppation principale c'est un gar�on aux cheveux longs avec qui mon interraction peu se d�crire comme "m�diocre". Mais mon existence est tellement vide que sa place prend des proportions d�mesur�es et que son absence un tantinet prolong�e m'engloutie dans la d�prime. En effet, du d�ner jusqu'au milieu de la troisi�me p�riode, je consid�rais ma vie comme un �chec, mon inaptitude sociale comme une tarre r�dhibitoire, mon �tre comme un rebus et j'�tais fort proche des larmes. Mes comparses humains me demandaient, alarm�s, quel �tait le probl�me faisant rejaillir de telle quantit�e de tristesse sur mon pas-si-joli minois, et je ne r�pondais que vaguement avec une voix de s�questr�e. Ajoutons-donc que j'ai eu le bon go�t, auparavant, de couler deux examens en �ducation physique et de faire une quasi-crise d'hyperventilation, remerciments adress�s � mes amydales qui se prennent pour des zeppelin gonfl�s � l'h�lium. De quoi �tre de bonne humeur, finalement.

Mais le c�t� maniaque reprit le dessus (un minimum de contact social d�cuple tout ce que je poss�de de joie et d'�nergie, tant je suis rendu � un bas niveau) et la r�cr�ation m'attendait avec une suuuurprise... Mhouais. Appr�s annonce du retour de l'incomparable homme-chat, par la courtoise (et tr�s r�confortante) J, je l'ai crois� au milieu de la salle et mon coeur a effectu� un num�ro d'acrobation contortionniste. Bref, il s'est serr� et la douleur me fit l�cher un "ouch" hors-contexte. Et puis ensuite je suis all�e parler � L-A. Puis � T. Avec qui �tait M-A. Mais ce dernier fit mine de m'ignorer. Ou peut-�tre pas. Toujours est-il que je discutais avec T et que j'en �tait bien heureuse. Il semblait de bonne humeure. Il me souriait et me semblait tendre. �a faisait du bien � mon petit coeur de paria.

Merde... Et voil� que �a me retombe dessus. Je me demande quel genre d'anomalie s'est produite au cour de mon cheminement personnel pour que j'ai une telle difficult�e a participer avec l'Autre. Je me sens totalement hors du groupe, rejet�e, diff�rente. Le drame classique, quoi. Cependant dans mon cas, �a s'applique. Je n'ai pas d'amis hormis quelques rares compagnons, dans les discussions de classe je suis toujours � l'oppos� de tout le monde, je ne peux pas entrer facilement dans une conversation non imm�diate � moi-m�me, les gens ne m'adressent pas la parole, je re�oit ma pellet�e g�n�reuse de quolibets imb�ciles, et la fin de semaine est maintenant objet de ma crainte de la solitude, de l'ennui, du d�soeuvrement et de l'attristement. Je suis seule. Pour un court moment j'avais r�ussi � m'en sortir mais encore une fois on m'a mise de c�t�. Le groupuscule T/L-A/J/J-M/moi s'est �clat�, et certaines de ses unit�es se sont disper�es et les autres ont �t� assimil�es dans la grande camaraderie exig�e par les bonnes moeurs du degr� de cinqui�me secondaire. Et cela me blesse. Profond�mment. J'avais plac� toute ma confiance et mon amiti� dans ces gens, et maintenant quand je leurs parle ils se foutent de ce que j'ai � raconter et se pr�cipite sur une de leurs nombreuses connaissances si elle vient � passer, � mon d�triment. Je ne suis plus qu'un pion dans leur petit jeux de relations, moi qui m'�tais cru privil�gi�e de leurs amiti�. Je ne sais plus quoi faire.

Et cela se r�percute sur mes �tudes, qui sont victimes d'une n�gligence tout aussi laide. Je n'ai plus aucune motivation.

Bravo, soci�t�. Tu m'as tu�e.

-L