Elle le regarde, au fond de sa rang�e de casiers. Il la regarde �galement, avec son air grave de f�lin m�ditatif. Elle continue � marcher, en le regardant. Elle tr�buche et fonce dans J qui �tait en avant d'elle. Elle n'a pas l'air brillante du tout. Et c'est la deuxi�me fois que �a lui arrive.

Peu importe! Il arrive. Il est l�. Il chante doucement, se tenant devant elle, tout proche, la pointant du doigt. Elle demande ce qu'il dit, il r�plique qu'il chantait. Et puis il la regarde. Avec des yeux qui semblent vouloir l'aspirer en leurs beaux iris pleins d'ombres. Elle se sent paralys�e, fascin�e dans une mortelle contemplation, comme l'innocente souris p�trifi�e par le langoureux mouvement du serpent. Et elle fixe son regard sur ses l�vres... Oh! Ses l�vres! Ses belles l�vres ap�tissantes. Les voil� � peine entrouvertes, insensiblement souriantes, et elles ont ce je ne sais quoi qui annonce le baiser. L'activit� boutdonnante et h�r�toclite de sa pens�e se fige et un grand silence se fait en elle: le temps semble avoir arr�ter son cours, et elle est incapable de commettre un geste brisant l'immobilit�. Le flots d'�motions rugit dans le fond de son �tre, ce sont des effusions de cris de part et d'autre en elle, va-t-il m'embrasser, mais regarde ses l�vres, oh que se passe-t-il, au secour!

Finalement elle se d�tourne, se sent imb�cile, regarde par terre, le regarde, il est encore l�, parlent-ils, je ne sais plus...

Et alors que J et elle se dirigent vers la caf�t�ria, elle s'exclamme, dans les nuages, confuse mais rayonnante: "Il a faillit m'embrasser!"

***

Elles discutent banalement � l'ext�rieur des portes de l'�cole. Il sort. J le rep�re instantan�ment, L, plus distraite, le voit par la suite. Il passe tr�s pr�s d'elle, ne les voit pas, semble chercher quelque chose des yeux. Elles le regardent en silence, avec un peu de moquerie. Il les voit soudainnement et son beau visage s'enlumine. Oh! Ces traits un peu f�lins, quel d�lice lorsqu'ils sont souriant. On dirait toute la volupt�e du monde concentr�e dans une petite mimique un peu coquine. Il s'approche d'elle et la regarde. D'un geste supr�mement �tudi�, il pla�a lentement une m�che derri�re chacune de ses oreilles, tout en la regardant avec cet air intens�ment amus�. Elle �carquilla des yeux, et il fit de m�me. Sous l'emprise de ce regard, elle savait qu'elle aurait ob�i � tout ce qu'il lui aurait command�. Il se sauva un peu brusquement, peut-�tre troubl�...

Et cela r�sulta en un vendredi soir et un samedi tr�s r�veur, peut-�tre sur des plans diff�rents cependant...

-L