(compos� il y a quelques jours)
La situation:
- Pas d'appartement
- Pas de job
- Le 1 avril dans une semaine
- En gr�ve depuis un mois
- Devoirs m�me pas encore faits
- En fin de menstruation.
- Murale pas termin�e

Ce qui peut expliquer un encore plus mauvais caract�re qu'� l'habitude, un sentiment d'angoisse �lev� et une p�le teinte de mauvais ton. En dessous d'un tas dotueux de cheveux javellis� � l'allure plus orange que blonde, je vous assure que le r�sultat est d'une esth�tique frappante.
J, cependant, se comporte comme une adorable coll�gienne souriante (bien que ce soit un gar�con) en me demandant mon num�ro de t�l�phone sous un pr�texte purement artistique. Il me demande mon avis et je lui pond des discours qui me demande une r�flexion urgente, f�brile, pour r�pondre quelque chose se tenant plus ou moins en �quilibre.
�videment il ne s'apper�oit de mon existence qu'au moment ou je suis d�j� assid�ment fr�quent�e par un autre monsieur, qui me met des doigts dans des endroits nagu�re inexplor�s et me fait des choses qui semblent bien exotiques pour ma sexualit� d'ing�nue, qui plus est, accabl�e d'une vestibulite.
Nous savons toutes que les intentions de J sont dignes de son �ge et de sa nature; insouciantes, inconstantes, indiff�rentes. L a un corps de femme de 19 ans et peut vaguement manier un crayon mine, plus hasardeusement un pinceau. Des crit�res la qualifiant pour sa couchette, non? Non. Oui. Je ne sais plus.
Je doute des intentions de tout le monde...

De pair avec cette tendance � la suspicion, je suis incapable de formuler une opinion claire, nette, cat�gorique et forte. Je suis silencieuse, conc�de beaucoup � l'interlocuteur, n'affirme rien, ne dit rien, en tout cas rien qui vale la peine d'�tre m�moris� ou m�me entendu.
Je branle dans le manche, finalement.
Et la confiance en soi continue dans sa vertigineuse plong�e. On a atteint les catacombes, �a creuse toujours.

Oh, et je ne r�gle pas mes comptes, mes torts, mes changements. J'�vite. Je louvoie. Regard fuyant, bouche cousue, inversion de direction. 4 points de l�chet�e pour moi.

Sale caract�re, traitement brutal et n�gligeant des gens daignant bien m'appr�cier. Ils ouvriront les yeux et bient�t je me retrouverai seule, et ce sera de ma faute.

La forme influence trop souvent le contenu.

Les m�dicaments ont d�truit ma m�moire; �a ou mon apathie mentale, � vous de choisir, moi �a m'indiff�re, comme un peu tout.

� la place de foncer, je me remet constament en question.
Mais je voudrais foncer dans trop de directions � la fois.
Sur ce plan l�, du moins, je fais des progr�s; je suis plus volontaire qu'avant.

Toujours aussi obsessive, parcontre.
La vie a moins de sel et moi moins de vitalit� depuis des �v�nements que je regrette mais/et que j'abhorre. (Ben oui. Encore. Rationnellement c'est absurde. Enfin.)

Il para�t que je ne suis pas qu'une concubine. Que je suis int�ressante. �a sent la flatterie. Pourquoi le croirai-je? J'ai cru les autres, et les autres m'ont tous d�bit�s de pareils propos, tous aussi faux et int�ress�s les uns que les autres. Je me suis demand� longtemps pourquoi il en �tait ainsi mais maintenant je veux plus le savoir.

Mais la gr�ve, pour les rares fois ou je m'y pr�sente me rend f�brile, heureuse, spontann�e, hyst�rique, moi-m�me finalement. Je courre partout, je cris, nous prennons la rue d'assaut, on s'y assit et faisons des jeux de mains, donnons de l'amour aux policiers, chantons, faisons des rondes autour des patrouilleuses dans un effort d'Anarcho-Dada�sme, bloquons les ponts, lan�ons de la neige � l'escouade Tactique, nous repeignons le corridor des comit�s, dansons, sautons, hurlons, faisons des m�tro populaires (pourquoi payer quand on est une dangereuse masse �tudiante? �changez-vous les, vos communiqu�s 132.13, pour ce que �a nous fait).

Moi sinon je contemple, je rentre trop tard, je d�prime d'�tre dans une relation.

La barricade de mon C�gep est superbe, elle m'�meut; un tel tas d'h�r�toclitorismes ne peut manquer d'�veiller la fibre pop-art vibrant en chacun de nous, enfants de notre si�cle de sur-consommation.
Humain, �tre mat�riel, tu te prends � ton propre jeux. Tu ach�tes la fin de ton esp�ce. En esp�rant qu'on ne tue pas tout.

Je dis beaucoup d'�normit�s.

Je boude la communaut� en tout genre.

�a me rend tr�s malheureuse d'�tre en simili-couple.
-L