Je suis revenue.

Si les distances n'�taient pas ce qu'elles sont, j'aurais un deuxi�me amant.
Je ne peux pas vour d�crire ce que c'est de se faire demander la permission d'�tre embrass�e par un individu qui a �t� votre fantasme inavou� et inaccessible durant trois ans.

Chicago c'�tait... C'�tait un grand bal, un immense nid, un terrain de jeu urbain, une nouvelle amie, une Grande Montr�al Am�ricaine. Chicago, c'�tait Ron. Chicago...

J'y retournerai.

Et je vous reviendrai. Je n'ai pas encore finit de r�diger mon carnet de voyage. On s'en reparlera quand �a sera fait.

Vous savez, vous n'avez pas toujours besoin de nettoyer � sec si les tissus sont conventionels.

Greyhound, c'est affreux. Je vous le dit. Le service est tr�s in�gal.

J'ai ramen�: quelques rares photographies num�riques, des journaux locaux, un macaron trouv�, un (autre) chandail qui utilise le mot "punk" de fa�on non appropri�e, des tickets d'autobus, de transport en public, de mus�e, de spectacle, un manteau tr�s sale, des souvenirs de chairs, un torticoli, une nouvelle coupe de cheveux douteuse, les jeans salis de mon amant, deux singles (Jon Spencer's Blue Explosion et The Charlatans, y'�taient � 2 dollars l'unit�), des oranges, une bouteille de jus de canneberge, un certain soulagement, une joie qui dure le jour, un go�t pour les sushis, une certaine nostalgie.

Je retrouve mon amant, mes charmants amis, mon �nervement oubli�, de la motivation scolaire, mon petit appartement, mon lit, mes jeans � moi, mes mauvaises habitudes, ma solitude, le froid montr�alais, des v�tements propres, mon pays, ma langue, mon c�gep, mes rues, mon hypnose cybern�tique, ma propension � l'inaction, des mauvaises odeurs dans le frigo et la poubelle de cuisine, des histoires interompues � reprendre, l'op�ration de ma m�re, mon d�sordre, ma r�alit�.

J'ai laiss� l� une certaine portion de moi, puisque ma pens�e retourne toujours l�-bas comme en qu�te d'un morceau manquant. J'ai aussi laiss� un souvenir, des traces de pas enfouies sous d'autres, une silhouette v�tue de blanc dans la t�te des klaxonneurs, la sensation de ma peau sur ses doigts, un accent dans la m�moire de mes amis am�ricains.

J'aurais d� ramener ce soleil blond et dor�.

-L