(edit�e post-mal-de-veille) mweeeeyiiiisssshhh

Y'est juste 9 du mat, j'ai bu-bu-bu hier, j'�tais tellement f�ch�e.

De un, parce qu'� part T, tout le monde m'a pos� un lapin bande de c����ve, sales connards, ils vont en entendre parler. De deux, parce que malgr� le listing pour le moins int�ressant, je me suis jamais sentie aussi TRICH�E par un spectacle. Marde. Une audience affreuse, qui se croyait dans un club, qui prennait du recul, qui �tait consciente d'elle-m�me, qui se la jouait, qui devait probablement se dire: "je suis tellement cool, je vais voir un show tellement in, tellemeeeeeent", qui n'�tait pas dedans, qui ne ressentait rien, qui avait l'air en plastique. Ils ont g�ch�s 90% de mon plaisir en �tant pas l�, en �tant occup�s de leurs vanit�, en oubliant de se d�sincarn� et de ressentir la magie qu'il devrait y avoir entre une sc�ne et la foule. Et de trois parce que la performance �tait pour le moins, d�cevante, surtout Poxy qui n'avait aucune esp�ce de coh�rence, avec un Xavier Caff��ne � la jambe cass�e (s�rement bris�e dans une bataille) qui �tait tr�s fendant, tr�s frais, plut�t sympathique malgr� tout avec sa face de chat dodu et la douceur de son ton de sale p�dant. � un moment donn�, en digne front-row sucker que je suis, nos regards se sont crois�s (j'�tais presque contre le stage, un peu en retrait entre deux poupounes insignifiantes) et j'ai eu le plaisir de voir ses beaux yeux de chats se plisser, comme un f�lin qui anticipe l'attaque. Ouh! Je m'�tais pourtant arrang�e pour �tre fort peu attirante, avec ma tuque rose affreuse (mais tellement cool) et mes lunettes rouges vifs en plus.

M'enfin, Le Nombre �tait... correct, bon m�me, assez pour que je me d�m�ne pendant toute leur prestation, mais leurs �quippements �taient arrang�s tout croche, �a ne donnait pas un son efficace, � mon avis. En tout cas, T a pas �t� convaincu. Le chanteur avait quand m�me la braquette baillante, ce qui laissait entrevoir un respectable paquet, et il gagna mon estime en ne la remontant pas malgr� ces charitables samaritains dans "l'audience" qui lui indiquait le sens de la convenance. Mais je crois qu'il est homosexuel, puisque je lui ai lanc� ma brassi�re et que c'est comme s'il n'�tait rien arriv�. L�g�rement insultant. �a n'a fait que choqu� quelques filles � l'air tr�s sophistiqu� et banal.

De quatre, � cause d'un certain dude. Mais �a c'est une autre histoire.

T a rachet� ma soir�e trahie par ailleurs, par sa belle grande forme, son �nergie, sa nouvelle amiti� et son �tonante absence de cynisme. Il a embelli derni�rement, il est d��u par son c�gep de snobs (John Abott, s'pas), il rit beaucoup, il parle beaucoup, il est calme et il me trouve dr�le.

Durant le spectacle, pour tenter de me requinquer, j'ai aval� deux shooter de vodka pure et une bouteille d'atroce pisse de chat, qui porte comme �tiquette "Molson Dry".

...C'est que j'�tais jamais all�e dans un show sans trash ou sans foule v�ritablement mouvante. J'avais jamais �t� forc�e un tel ramassis de poseurs. Il y avait cependant un dude vraiment dedans qui adoucis ce triste souvenir. Apr�s le show, je d� prendre 10 bonnes minutes pour expliquer � T toute ma rage de fille vol�e, l�ch�e et authentiquement amoureuse de la musique contrairement � ces sales fra�chiers clubbeurs; les cons�quences de ce besoin de d�foulement furent que nous sommes all�s finir la soir�e � la fameuse Brasserie Cherrier. L�, on a �cout� des tunes de jukebox, parl�, rit, tent� de jouer une partie de billard qui r�v�la toute l'�tendue de notre manque de talent en la mati�re.

Nous avons commenc� une pyramide avec les deux verres. J'ai rajout� un cendrier. Puis un disque. Puis un livre. Puis finalement, le pichet vide de Rickard's Red, qui m'a sembl� un nectar des dieux avec ce qui me restait dans la bouche des relents de l'infecte mixture appel�e "bi�re" aval�s par d�pit au "spectacle", ce jus de poubelle commanditant "l'�vennement".

Le tout, en tout cas, � tenu cinq seconde devant notre stup�faction sao�le, puis s'est effondr� dans le fracas du cendrier explosant en une multitudes d'�clats coupants. Le barman, impression�, refusa avec un sourire habitu� mon offre de d�domagement, confessant laconiquement, dan sa tacciturnit� digne de son personnage et de son emploi, son admiration pour ma pyramide.

Moi et T sommes revenu chez moi, moi ayant � combattre une envie de pisser incroyablement intense, comme j'en avais rarement connue. Nul besoin de vous dire le soulagement jouissif ressenti lorsque mon muscle pubococcidal se rel�cha pour �vacuer le tout.

Nous avons couch� dans le m�me lit pour la premi�re fois dans toute notre histoire, ou la deuxi�me. C'�tait �trange. En se retournant, son bras �tait contre moi, et je sentais nos deux respirations qui se pressaient, s'alourdissaient, comme deux b�tes aux abois.

J'aurais pu me laisser faire. Une autre baise sans signification.

Mais... je ne pouvais pas me faire �a, et � lui et � moi. C'est T, vous savez. Je voulais pas d�truire les choses plus d�licates qu'il y a d�j� eu en moi pour lui, qu'il y a encore un peu. Je ne voulais pas d�natur� une amiti� toutes de sentiments jamais v�cus, morts dans l'oeuf comme des fragiles, bl�mes oisillons. Je ne voulais pas faire collider deux choses aussi intenses, mes anciens r�ves et la r�alit� de l'exp�rience.

Pour une fois, je n'ai pas consenti par d�faut. Je me suis retourn�e sur mon c�t�, et nous avons dormi comme deux b�ches.

T... Je me demande s'il le sait, qu'il est beau, et intelligent, et doux. J'esp�re qu'il se conna�t un peu. J'esp�re qu'il ne se croit pas inattirant pour les filles. J'esp�re qu'il n'a pas mal. J'esp�re qu'il ne souffre pas.

-L