De petits disques blancs, � la texture � peine sableuse, sur lesquels il est inscrit "Lilly 4112". De tout petit cercles p�les, qui d�boulent sonorement dans leurs contenant de plastique. Des paillettes m�dicamenteuses, qui sont suppos�es �tre plus puissante que l'amour d'un homme, le support des proches et la bonne volont� de tous contre le cruel d�mon tapis au fond de moi.

Zyprexa est arriv�. Il suppute lui aussi un cort�ge d'invit�s ind�sirables, comme la constipation, la somnolence, l'ass�chement bucal, les irritations et congestionnement, peut-�tre m�me une augmentation du poid. Zyprexa nous promet de mettre tout les autres gens dehors, par exemple. Comme un bon repr�sentant de vente, il garantit une panoplie de bienfaits miroitants et miraculeux. Le grand calme descendrait enfin sur le dilemene Euphorie/M�lancolie. L'avenir ne se ferait plus intimid� et ind�cis, dans le brouillard peu rassurant des anticipations. Et bien s�r, le d�mon serait refoul�, d�truit. Gard� hors des limites du Royaume Interne de L.

Je ne sais pas. J'�change une illusion contre une autre. Quelle importance? Ma cognitivit� �tait d�fectueuse en partant, je n'ai rien � regrett� mais tout � essayer.

Parlons d'autres choses. Parlons de M. Mon CDCB (Catalyseur de D�sirs Charnels et Bestiaux). Il m'a donn� son adresse. Il vient me voir. Il me sourit tout le temps. Je veux lui sauter dessus. Je crois qu'il s'en doute. Peut-�tre. Je me retrouve tout le temps entrain de fixer intens�ment le fond de sa prunelle, ou d�taillant les subtiles gr�ces de son visages. �a doit se remarquer.

Parlons maintenant de T. Qui fait des efforts. C'est attendrissant. Il doit se demander pourquoi je suis si silencieuse lorsque je suis dans ses parages. Il se fait doux. Il s'est fait doux � la fin de l'�cole. Il m'a demand� mon avis directement. Il a march� avec moi et j'accordais mon rythme de pas habituellement rapide et nerveux au sien, lent et relax�. Dans la fa�on dont il me regardait et dans la fa�on dont il m'a dit "Ciao, L..." il y avait quelque chose de gentil. Qui regrettait peut-�tre. Qui essayait de faire un compromis. Quelque chose qui m'a fait du bien.

Parce qu'� l'heure du d�ner... �a n'avait pas �t� beau. Mais je ne veux pas en parler. Que dire de plus... on nous ignorait moi et Jeanne, �a nous portait sur les nerfs, on l'a fait savoir implicitement, on s'en est all�. �a s'est su, peut-�tre. Ou peut-�tre pas.

Mais je suis heureuse que T aie voulu me parler � moi, sans le contexte sociale, pour la premi�re fois depuis trop longtemps � mon go�t. On aurait presque dit un effort de sa part. Pas un effort d�sagr�able, mais un effort d�coulant d'une prise de conscience. Peut-�tre que j'enjolive le tout. Mais �a m'a appais� beaucoup et je n'ai plus envie de le guillotiner comme j'avais r�solu de le faire avec Jeanne, l'apr�s-midi. Un apr�s-midi que j'ai pass� dans une humeure massacrante, la larme � l'oeil, le maintien si bas et la parole si rauque que plusieurs personnes l'ont remarqu�s. Mais la toute fin de a r�par� tout ce qu'il y a eu de pourri dans l'apr�s-midi.

enfin

c'est tout

on mange

-L