Je suis naus�euse. Mal de coeur, mal de ventre, mal de t�te, la faim qui me tenaille, mais il n'y a rien d'accomodable dans le frigidaire. Je me suis lev�e � 17h00, pour voir mes espoirs de printemps et de jeunes feuilles d'un vert s�millant an�antis temporairement par cette danse de flocons fondants. Est-ce que j'ai r�v�, ou j'ai vraiment vu des jeunes bourgeons verts sur les arbres? La mesure du printemps est plus difficile en ville. Chez mes parents, on peut noter le r�veil progressif de la nature par la constante retraite de la neige, le d�veloppement des jeunes pousses, les senteurs de plus en plus vertes de l'air. En ville, d'une semaine � l'autre, le trottoir s�che et c'est � peu pr�s tout. Il fait plus doux, mais �a varie.

Euhm...

Je suis rentr�e � 6h30 du matin chez moi, dans le matin glauque, digne du mois de novembre m�me si on est en avril. J'ai pass� la nuit � errer avec quelqu'un d'autre. Peut-�tre pas une bonne id�e, je paie aujourd'hui de mon mal de bloc et de l'�picerie pas faite. D'un autre c�t� c'�tait des moments d'une atmosph�re pour le moins particuli�re. C'est rare que je vois Montr�al sans les gens, que je touche � la peaue m�me de cette ville que je connais bien mal encore, que je vois ses petits recoins sans pudeur. Les connections entre les diff�rents quartiers se clarifient de plus en plus dans ma t�te.

Mais enfin, j'ai �t� surprise de ce quelqu'un d'autre. Cette surprise, que nous ne qualifierons pas, adjointe � ce nouveau visage de Montr�al, � mon �tat d�j� avanc� de balbutiement et au manque de direction dans lequel je me trouve pr�sentement, ach�ve de produire une vive impression sur moi. Une sc�ne � la saveur nouvelle, dans mon petit r�pertoire d'exp�riences v�cues. Et un nouveau nid qui n'est pas hostile � montr�al, un autre havre parmis ces maisons inconnues, ou me rendre si l'inclination m'en prend.

Ou peut-�tre pas, dans l'humeur sociopathe dans laquelle je me trouve. Ne me touchez pas (m�me si j'en ai envie) et pour me voir il faut aller me chercher et m'en supplier. M�me monsieur the Supreme Curled Being. Qui appelle d'ailleurs pas mal souvent sans que je fasse de m�me, incroyable renversement de situation. En fait, y'a juste K apr�s qui je courre, mais ma ch�rie aux cheveux bleus attise et concentre toute la force d'amiti� qui me reste sur sa personne. C'est facile, je la croise au deux semaines. Sinon, il n'y a que Ro avec qui je suis patiente et dont j'appr�cie la compagnie r�guli�re. Je suis bien, toute seule. Je lis. J'�coute les m�mes quelques tounes de Weezer ind�finiment. Quand il fait beau, je me prom�ne. J'�cris; je travaille enfin vraiment sur une nouvelle fiction.

En attendant il faut que je me nourrisse, que je me lave. J'vais commencer par me laver, c'est le plus facile.

-L