Il y aurait assez de poussi�re dans mon restaurant pour remplir une lit�re � chat � la fin de la semaine. J'esp�re que vous trouvez ma comparaison �loquente.

� chaque fois que je dis � mon coll�gue, du ton de la fille d�contract�e, cool, qui ne prend pas son travail au s�rieux. "Ce soir, je fais un close de merde!", c'est plut�t le contraire qui se produit. Mon chef d'�quipe (affectueusement surnomm� "Le Gars du Jour" par J-P (prononcez Ji-P�) et moins affectueusement surnom� "Le sale chien qui sent le chien sale" par L)est tout impression� de ma performance. Ma facette sarcastique est tout impressionn�e par ma facette na�ve.

Qui m'emm�ne boire de la bi�re jusqu'� temps que je m'endorme sur ses cuisses? (exp�rience v�cue)

� mon grand �moi, je me rend compte que je suis encore capable de dessiner (tr�s bien) et que j'en ai encore envie.

Samedi pass�, j'�tais all�e voir L-P chez lui. � mon heureuse surprise, son ami S-P y �tait �galement. Nous avons pris la d�cision d'aller d�guster une bouteille de Beaujolais au goulot dans le parc du Mont-Royal. Rendu l�, nous sommes mont�s jusqu'� une esp�ce d'auge � cheval. Nous nous sommes d�shabill�s jusqu'� nos sous-v�tements (L-P, qui a vraiment un penchant pour l'exhibitionnisme ces temps-ci, �tait nu) et nous nous sommes baign�s. On �tait assis le cul dans l'eau et on philosophait. Nous en sommes sortis et L-P, en prennant une m�che de mes cheveux, m'a dit que "�a me faisait bien, la tignasse mouill�e". Ah?... Merci...

Ensuite, nous nous sommes trouv�s un petit spot pour boire. Nous avons bus. La discussion �tait sombre, mais enrichissante.

Nous sommes redescendus. On s'est un peu perdus, j'angoissais un peu. Mais la bonne humeure a pris le dessus et nous avons chant� en trois langues l'interminable phrase "Pourquoi ne pouvons nous pas �tre des amiiiiis" (soit en anglais, en fran�ais et en wolof) en se prennant pour des �cureuils de cartoons joyeux.

Nous sommes arriv�s devant la statut, j'air econnu ma belle K au cheveux bleus. Une avalanche de d�buts d'histoires relat� par une eprsonne pas mal drogu�e plus tard, nous avons repris notre chemin.

Nous sommes aboutis chez L-P, nous nous sommes couch�s. Mon ami a commenc� � me toucher, je suis rest�e de glace. Le matin venu, la m�me chose se reproduit dans mon demi-sommeil, je me laisse faire as usual. Notons les progr�s: le port d'un condom inusit� de mon partenaire, mon effort a exprimer ma douleur, son offre d'arr�ter et mon acquiescement. Notons les r�gressions: son d�part vers le lit de son coloc une demi-heure plus tard, et mon incapacit� � lui extorquer de l'affection.

Quelque part, si je le laisse prendre du plaisir (la plupart du temps) malgr� le peu de plaisir (et l'abondance de souffrance) que j'y prend usuellement, il pourrait au moins me laisser prendre du r�confort. Marde. Je sors de ces couchages-l� toute bless�e et d�pressive, avec une envie de snaglotter que je retiens, la seule chose qui m'int�resse c'est de me faire toucher un peu et de toucher un peu moi aussi; j'ai besoin d'affection malgr� tout.

Mais je dois surtout m'en prendre � moi-m�me si je n'exprime jamais (mais alors l� jamais) ce que je veux. Et ensuite, lorsque nous f�mes lev�s, il s'�tonnait tout de me voir silencieuse, morose, et morne.

Bah. Situation merdique que je vais laisser persister, par pur manque de volont�.

�a me prendrait un gentil Sugar Daddy. Pas trop vieux: 25-26 ans. En bas de trente si possible, je serais trop intimid�e. Non, pas un Sugar Daddy: juste un genre de Grand Fr�re Incestueux. On d�connerait puis on "s'affectionnerait". �a serait tr�s bien. �a me gu�rirait s�rement, petit � petit.

En attendant je vais continuer � exister sans trop y r�fl�chir. Du sur-place existenciel.

-L�a