En revenant du travail, je suis tomb�e face-premi�re contre l'asphalte de la rue-du-san'-d'ach���t (elle a s�rement un nom). Je ne sais pas exactement ce qui s'est pass�. Le mal fut des moindres avec seulement les paumes �rafl�es, un bleu supl�mentaire sur le bassin et un �lancement g�n�ralis� d� � l'absorption du choc. Je me demandais, comme je tombais � la rencontre de l'asphalte, dur amant, ce qui s'�tait pass� exactement.

Quelques secondes plut�t, j'envisageais l'escalade � pleine vitesse du trottoir, d�marche fort simple qui suppose � soulever un patin... puis l'autre. Mais une angoisse �trange m'a prise, je me suis mis � appr�hender cette marche, � me demander si je n'allais pas buter contre une gravelle, � supputer du mouvement � effectuer... Alors j'ai perdu l'�quilibre, ai fait quelques mouvements fort disgracieux et je me suis retrouv�e malgr� moi bien plus proche de la rue que je ne l'aurais voulu.

Tout cela parce que, � l'instant supr�me, j'ai manqu� d'assurance. Et parce que je me suis mis � surplanifer les �v�nements. Penser au moindre de mes gestes, Des cons�quences. Anticiper tous les avenirs possibles � la seconde pr�cise o� je n'avais qu'� poser mon pied bott� avec confiance sur la surface ciment�e.

N'est-ce pas �loquent?

Si je tombe, si je me fais mal... N'est-ce pas par manque d'assurance?

Comme quoi il reste encore un certain chemin � faire sur ce point-l�.

Et comme quoi la meilleure marche � suivre est souvent la plus instantann�e.

Sinon on manque la seconde supr�me.

Je continue � me laisser giffler avec complaisance, � me faire donner des ordres avec un minimum de r�volte.

Faite gaffe � ma dignit� bless�e, si je ne frappe pas, ma rancune est cependant tr�s longue � se dissoudre.

En attendant...

Merde je sais m�me pas s'il y a encore des billets. Mais j'ai l'argent, le cong�, et le fort d�sir d'aller voir cette bande de disjonct�s-prodiges-anormaux-musciens.

Quelques fois, lorsqu'on cherche � blesser quelqu'un sur quelque chose de tr�s sp�cifique, et qu'on a pas fait attention � l'incoh�rence de cette d�marche avec sa d�marche habituelle, on trahit ses sentiments r�els pour ladite personne.

Devrais-je me fier � mes d�ductions cette fois-ci encore? Elles semblent se confirmer de plus en plus par rapport � d'autres cas...

�a serait presque rassurant.

-L