400 i�me entr�e. Vous croyez que je vais �crire quelque chose de sp�cial, peut-�tre? Quand est-ce que j'�cris quelque chose de particulier et de coh�rent, de toute fa�on. Ah, c'est �a, l'ambivalence...

Je sombre de plus en plus dans mon obsession amoureuse. La distance, la surr�alit� de la situation donne au tout un charme romantique que je ne peux �luder. Alors je soupire dans les confidentes oreilles de mes meilleures amies et nous �laborons th�ories apr�s th�ories. Peu m'importe, dans le fond, les meilleures amours que j'ai v�cues �taient toutes dans ma t�te... Une part de haine pour la p�danterie incroyable de l'�tre en question, et une part d'adoration pour cet esp�ce d'�tre magique qui correspond � tous mes id�aux et qui est suceptible de n'exister que dans cette petite caboche qu'est la mienne.

Hier j'ai eu une s�rie de clients tout � fait atroces, b�tes, m�chants, confus et/ou incoh�rents: une famille d'asiatiques en vacance � l'anglais incompr�hensible et qui de sucro�t ne se for�aient pas pour prononcer; un ontarien fou-furieux qui m'a copieusement gueul� apr�s malgr� toute logique et tout sens de la politesse; et finalement une fraction d'un geoupe voyageur d'ontariens pr�adolescents en halte routi�re tr�s impolis, confus, paniqu�s, irrespectueux. L'un a fait la b�vue de dire quelque chose d'aussi �norme et �gocentrique que "Why learn to speak french? They talk in english anyway!" aussi je me suis fait un plaisir de lui adresser la parole uniquement en fran�ais. Comme si tous els canadiens �taient aussi linguistiquement handicapp�s que lui. M�me pas capable de dire "m�euwssiii", c'est tr�s bas.

Heureusement pour moi, le gentil, joli, adorable, petit fr�re de L-G, L, est venu m'aider vers 17h30. On a rit ensemble comme des �chapp�s de l'asile durant toute la soir�e; on a la m�me sorte d'humour absurde et peu �labor�, on se marre donc beaucoup. Une dame nous a m�me donn� un beau gros pourboire (...pour un subway) tellement elle �tait impressionn�e par notre bonne humeur commune.

Il me fait vraiment de l'effet... Beau d'une beaut� virile et d�licate � la fois, svelte mais b�ti, des beaux cheveux longs lisses et propres comme une fille, de la peau au grain uni et hal�e, de grands yeux ronds et bruns, une jolie bouche fine, lisse et prompte au sourire... Il a plein d'attachantes petites phrases ponctuatrices, il est tout fou... Enfin je suis bien contente de me retrouver seule avec lui dans le magasin lors de certains de mes quarts de soir...

J'avais d�j� quelque chose pour lui, un faible tr�s prononc� pour son grand-fr�re... Come dit Ro, "Deux pour un, L!"

[...]

J'�coute du George Brassens. de la musique si simple, mais quel po�te! Il a jou� toute ma vie, je n'y vais jamais port� une attention particuli�re. �a me donne des frissons. Ces mots que j'entendais sans comprendre toute petite, mais la musicalit� qu'ils laissent en moi. Qu'il est sombre, m�lodieux, �mouvant et grave, ce Brassens! Autant qu'il peut �tre follet et licencieux. "Refusant d'acquitter la ran�on de la gloire... Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loire![...] Trompettes... de la renomm�e: vous �tes bien mal embouch�es!"

je vais aller m'�tendre et �couter.

-L