Finalement, P n'est pas l'enfer que j'imaginais. Je me supporte et n'ai pas encore l'envie de m'enfuire de moi-m�me. Je supporte aussi l'unit� parentale malgr� tous les petits accrocs et d�sagr�ments sempiternels qui ne changent pas. Je supporte la mentalit� de la population 40-aine-blanche-ignorante-moyenne-crasse en �vitant de trop m'y frotter. Je supporte mon emploi, ou je parviens toujours � me distraire, et � noter plein de choses cocasses, bizzares et anodines. Je n'appelle pas L-P � tous les dix minutes, m�me que cela fait longtemps que j'ai song� � compos� son num�ro, � faire r�son� la m�lodie discordante de sa combinaison tonale. Je l'adore ce petit gar�on mais ces temps-ci je pr�f�re �tre seule. Je ne rappelle m�me pas Ro, c'est tout dire. Ju me dit que c'est l'id�al pour r�fl�chir. Et effectivement, je r�fl�chis �norm�ment � ma vie, � ce que je veux faire de moi-m�me.

Je deviens une grande fille qui ne veut plus qu'on lui casse les pieds. Une grande fille qui refuse, pour toute la fange qu'elle a aval�, de s'�tendre une fois de plus � ras-le-sol pour les beaux yeux d'un quelconque bell�tre. Est-ce que je devrais les compter, pour vous, tout ceux qui m'ont tra�n�e dans la salet�, ou m'y ont retourn�e d'une vigoureuse bourrade ?

Et je constate mon assurance toute neuve et rutilante en repassant par ces lieux empreint des souvenirs d'une si grande anxi�t�. Tout les regards croches m'indiff�rent, plut�t que de m'aiguilloner. Je ne porte plus attention aux cons�quences de mes actes et de mes paroles dans la pens�e d'autruit. L'ancienne gangue que repr�sentait ce cocon de nullit� qu'est Pincourt est violement d�chir�e par ma nouvelle confiance. Je choque! Sans m'en pr�occuper.

Je r�veille mon intelligence depuis mars � coup de lecture assidue. Je compte lire tous ces nouveaux auteurs qu'on me recommende depuis belle lurette. Je compte �tudier une discipline quelconque, notes et r�flexions personelles � l'appui. On verra si �a porte fruit. Je voudrais lire Kundera, la g�n�ration Beat, les auteurs qu�b�cois, les militants, les classiques que je n'ai pas encore d�vor�... On commence par un autre roman d'Yves Th�riault, excellent dans le genre du cru, in-your-face, anti-mani�risme.

Les dessous de dentelles me rendent perplexes au plus haut point. L'autre fois, ma m�re et moi �tions dans le glorieux rayon de la lingerie f�minine au La Baie du Fairview, et nous inspections les soldes tels des charognards devant de la chaire � peine faisand�e. Je consid�rais tout l'apareillage soit-disant afriolant compos� d'�toffes douteuse au point de vue du confort et de la durabilit�.

Certes, je reconnais le potentiel esth�tique de la chose, mais en m�me temps, cette notion-m�me d'esth�tique me frappe:

Vous savez, de la dentelle, ou du satin, de la soie, de la gaze, tout ce qui rend une bobette sex�e � l'oppos�e d'ordinaire... c'est minimalement absorbant. La moindre humidit�e d�figure ces d�licates �toffes, et le petit coupon de cotton ins�r� � la fourche n'y peut pas grand chose sauf pour exposer en grande lumi�re ces inint�ressants morviats vaginaux. Hors, il va sans dire que n'importe quel sexe f�minin en bon �tat de marche s�cr�te des fluides qui se retrouve dans ces petits-machins vestimentaires, soit les bienheureuses pertes vaginales qui nous assure le confort, autant quotidien que durant l'acte.

Aussi utiles soit-elles, cependant, elles sont d'un aspect se trouvant fort en dessous d'agr�able.

Aussi, je m'explique mal le choix de mat�riaux aussi ridiculement inefficaces pour contenir ces �chapp�es. Or, dans ma t�te, une femme est bien plus int�ressante lorsqu'elle est plus humide que s�che. Comment est-ce qu'on peut donc associer � la volupt� une �toffe qui ne supporte pas les pertes vaginales et qui requi�re, pour �tre belle, une femme s�che? Vous allez me dire que c'est int�ressant sexuellement, une femme s�che?! Porter des p'tites culottes imcompatibles avec notre moiteur, n'est-ce pas un peu absurde?

Les gar�ons ont un trou pour leur engin, dans leurs sous-v�tements, eux. Nous on devrait avoir... Ch� pas... des dessous en tissus qui absorberaient les petits liquides coquins, en conservant cette odeur fauve et suave � la fois qui les rend fous. Et parlez-moi pas de ces mini-serviettes sanitaires; sus � la pollution, enfin!

Sous un autre angle: des sous-v�tements r�ellement beausur un homme... Est-ce que �a existe? � ce que j'ai cru comprendre, une grande partie d'entre eux ont le cul poilu. Je me demande s'il y a des f�tichistes des culs poilus...

Enfin je suppose que pour que le sous-v�tement soit sexy, le cul doit l'�tre aussi � priori. Hihi.(<- rimes de mauvais go�t.)

Et pourtant... Mon propre cul est loin d'�tre sp�cialement int�ressant mais certains dessous y rem�die admirablement bien! Remarquez la r�flexion dans le miroir:

pour expliquer la photo: � chaque printemps, je remet mes costumes de bains enfil�s pour la derni�re fois la fin de l'�t� pr�c�dent et je v�rifie � quel point mon corps � chang�/empir�/embelli/engraiss�/empoil�.

Ah oui et si y'en a qui sont offens�es par ces propos non enrob� dans leur rev�tements cellophanesques de d�cence socialement approuv�e, (on se rappelle Miss Brown) je n'ai qu'une chose � vous dire: allez donc vous polir la perle bien comme il faut pour �vacuer toutes ces tensions sexuelles r�prim�es plut�t que d�fouler votre indigniation de puritaine �hont�e sur moi, parce que franchement, j'en ai rien � foutre.

Bon. Ben c'est �a. je vais au lit.

-L