Selon mon petit distributeur de pillules, je viens d'entrer dans la merveilleuse p�riode du mois qu'est le SPM. Attendez-vous de ma part � de l'amertume, des sautes d'humeurs, de la fatigue et un brin de m�lancolie.

Quand j'y repense, je ne fais que m'attacher � des �tres qui me font mal. Et m'attacher d'une ardeure absurde, trop intense pour ce que ces gens-l� valent. C'est �trange. Un genre de motif de r�p�tition pathologique dans le choix de mes partenaires.

Peut-�tre qu'�tant moi-m�me d�traqu�e, j'ai tendance � m'amouracher de d�traqu�s semblables? C'est presque une chance que ces aventures restent unilat�ralement v�cues par moi, ils pourraient me faire beaucoup plus souffrir qu'ils ne le font d�j�.

Heureusement pour moi, je suis devenue (presque tout d'un coup, d'ailleurs) imperm�able � l'amour et au d�sir. Un soup�on d'orgueuil et de regret me reste. Mais je suis tranquille. Je me suffis parfaitement � moi toute seule et j'ai � ma disposition d'habiles gentlemen � qui m'adresser pour un soulagement d'un soir.

J'ai des choses fort importantes sur lesquelles me concentrer sur le moment, toutes sont en train et en voie de r�ussites. Notamment: mes �conomies, l'enrichissement de ma culture, une demi-douzaine de projets artistiques, une excursion militante, la conqu�te de ma Volont� et ma remise en forme intensive. Je veux aussi apprendre � bien chanter, � jouer de l'harmonica, a faire du crochet, du tricot et �tre meilleure au patin.

Un petit coup de pied au derri�re et je vais commencer � m'occuper de tout cela s�rieusement.

N'emp�che.... N'emp�che, il y a quelque chose en moi d'inexplicablement bless�, et obs�d�. Devrais-je me fier � cette dr�le d'intuition, si grave d'apparence, ou la rejeter sur le compte de ma nature intense qui se fait des trag�dies amoureuses des moindres peccadilles?...

Vous savez, en ce moment, T est compl�tement ennamourach� d'une poule hypocrite, fausse, qui �blouis son petit monde entier � coup d'implication humanitaire plus retentissante qu'efficace, de grandes actions fracassantes plus bruyantes que fructifiante... En fait elle agit beaucoup plus pour impressioner son entourage que pour vraiment aider qui que ce soit. La saloppe.

Comprennez moi bien, �a fait longtemps qu'il n'est plus dans ma vie, celui-l�... Mais j'ai quand m�me perdu deux ans de ma vie pour ses beaux yeux. Ses beaux yeux bleus dont le clair regard est totalement obstru� par une paire d'�cales opaques. Par une na�vet� pr�somptueuse, par une innocence de petit gar�on inexp�riment�, il se laisse �blouir, il transpose l'image de son id�al sur une belle charpente, un beau canevas. Para�trait que la peronelle ne voudrait pas de ce pauvre type qui s'�chine pour elle juste parce que le monsieur n'est pas physiquement satisfaisant � son go�t.

T n'est pas un top mod�le, mais n'importe qui qui a un minimum de sagesse est capable de transcender la beaut� int�rieure sur la beaut� ext�rieure.

Mais bon... je ne veux plus le voir. M�me comme ami. Je suis trop �coeur�e. Il ne m'a pas appel� une seule fois de l'ann�e alors que moi je lui courrais apr�s au t�l�phone les rares fois que je retournais � Pincourt. Ooooh il �tait bien content de me parler quand je mettais la main dessus...

Et puis l'amour a beau �tre mort, l'orgueil, lui, est �ternel. Me faire d�daigner pour cette p�ronelle? �a me r�volte.

... Vous savez, j'ai appris une chose, qui semble �vidente, mais dont je n'avais jamais constat� vraiment les port�es. Les gens se font une id�e de vous principalement par ce que vous leurs dites sur votre personne. Nous proc�dons tous ainsi, et de plus, rares sont ceux qui se donneront la peine suppl�mentaire d'observer conscieusement votre propos et ce qu'il r�v�le de votre personnalit�. C'est donc pour cela qu'il faut se mettre en valeur le plus possible, parler de soi en mettant ses qualit�s et ses actions dans toute la lumi�re possible. Ce proc�d� que je voyais chez les autres m'interloquait et r�voltait mon honn�tet�, mon sens de l'authenticit�. Cela le fait encore, d'ailleurs. Et je n'ai pas tout un arsenal d'anecdotes tout fourbis pour chaque pr�sentation; j'oublie la plupart des choses cocasses, amusantes ou sp�ciales qui m'arrivent, je pr�f�re les analyser lorsque l'occasion s'en pr�sente et y gaggner un peu de sagesse.

Mais de toutes fa�ons, je n'ai pas besoin de rien prouver � qui que ce soit. K a raison: depuis que j'ai gagn� mon assurance, je suis bien plus difficile � vivre.

� vrai dire, j'ai un sale et fichu caract�re de petite fille ind�pendante qui n'aime ni suivre ni diriger. Il m'arrive de plus en plus souvent de dire "Bon! vous me barbez, je m'en vais. Salut."

Vivre les choses au bon moment, et non parce que je me sens accul�e au mur, trop vieille, trop attard�e, vite, vite, vivre "ceci" ou "cela" pour �tre "normale". D'la bullshit, �a. Aussi je me suis fait d�flor�e par un connard � l'�ge de 16 ans parce que je me trouvais bien vieille pour �tre encore vierge! Premi�re fellation � l'�ge de 15 ans. Pour en arriver � une fille de 18 ans bouillante de d�sir mais incapable de le vivre et d'ailleurs d�partie de l'envie de le vivre. L'angoisse de la vierge de 16 ans pour la hauteur de la Chaste et Pure de 18 ans.

Je voyagerai quand le temps sera venu. J'organiserai de grandes actions et m'impliquerai comme militante quand le temps sera venu. J'exposerai quand le temps sera venu. J'aimerai quand le temps sera venu. Pour le moment, j'ai juste l'envie de barbouiller des dessins pas compliqu�s, ne pas les finir, lire des livres pas importants, raffermir mes muscles en patinant, tenter de montrer au monde le sort de ma for�t, avoir du fun, aller � des shows, �tre jolie pour moi toute seule, sous la masse de mes cheveux faussement noirs.

Remises en questions inutiles... Vague � l'�me � cause de gar�ons insignifiants... C'est vraiment le SPM.

-L