Je suis buck�e et j'ai rat� ma vie. Peu m'importe. Boire au seau de l'existence me suffit amplement, et l'envie de cr�er me reprend. Je suis incoh�rente et je rate mes maneuvres sociales. Peu importe. J'ai des amis qui aiment ma bizzarerie et me permettent d'�tre malpolie, mal�lev�e et pernicieusement �nervante. Je suis pol�mique, agressive, et j'ai la voix cass�e quand j'argumente. Peu importe. Les clous, je les plante � fond, m�me si je pourrais le faire d'une fa�on plus sage et calm�e. Mais si vous ne voulez pas de feu, comme on dit, ne br�ler pas d'alumettes. Je m'enflame comme du bois sec et craquant, d�shydrat� par mon isolation relative. Je suis plus agressive que de coutume. Moins � l'aise, aussi, j'me sens redevenue la jeune fille de douze ans incapable d'approcher les gens qui lui plaisent. J'me chicane tout le temps avec L-P. C'est pas grave, il s'excuse et je dis que ce n'�tait rien. Ensuite, dans la nuit, il comprend mes nouvelles r�ticences sans que je ne lui en ai fait part et fait juste me passer doucement un bras autour de la taille, de temps en autres, et rester en proximit�. Il rit quand je m'enfarge et que j'expose ma maladresse corporelle, mais �a n'a rien d'un rire malicieux et m�chant, c'est plut�t tendre en fait. Mhouais, ce petit gars, c'est mon Tendre-Ami. Je pense que c'est l'id�al pour ma situation pr�sente. Pu envie d'me casser la gueule, ts�.

Reste que, il serait temps que j'apprenne � vivre correctement avec les autres, Miss Exub�rante Maniaque. Faut que j'apprenne a �tre douce envers les gens que j'aime, � les prendre dans mes bras, � leurs dire ma tendre affection, � leur donner des cadeaux quand j'en ai envie, � faire leurs vaisselles quand j'en ai envie, plut�t que de laisser l'esp�ce de g�ne sociale me paralyser. Je n'ai plus besoin d'�tre invuln�rable avec autrui. Je n'ai plus besoin de m'en faire.

Et surtout, surtout, tant pis s'il n'y en n'a que pour les autres... Si je reste la grande ignor�e avec ma folie qui me fait me sentir gauche autour de tous ces �l�gants excentriques. Je n'ai plus envie d'attendre et d'esp�rer, c'est inutile. On prend la main que je tend o� on la repousse, mais je ne me tra�nerai plus jamais aux pieds de personne. Bon. Tant pis si on m'a d�j� promen�e dans la boue maintes fois, j'ai une gu�rillera arm�e et ind�pendante de moi-m�me qui me venge au jour le jour. Et tous mes amis qui me r�p�tent d'arr�ter de m'auto-qualifier de parasite...

-L