Il fait joli. Je commence � aller mieux. Je dors beaucoup. Je recommence � dessiner. J'ai acheter 4 bons albums dont il faudra que je vous fasse une critique en d�tails parce que mon dieu, �a en vaut la peine. En autre nouvelle, je suis entrain de perdre toutes mes facult�s d'interractions sociales qui furent durement acquises. Je n'ai plus aucune politesse, je suis mal-�lev�e, agressive, pol�mique et moqueuse avec autrui.

Ayant fum� un joint avec L-P hier soir, ayant veill� jusqu'� trois heures du matin et m'�tant lev� il y a � peine une heure et demie, je me sens assez peu r�veill�e et/ou r�veill�e.

Les punks m'appellent "mon ange" dans la rue et me pr�sentent � leurs arbre � kotex, ce � quoi je r�pond, "c'est d�j� pas dr�le d'�tre un arbre, mais �tre un arbre menstru� en plus..." La relation entre ma m�re et moi s'est franchement am�lior�e apr�s ma crisette de l'autre fois. Hier on a pass� une journ�e m�re-fille durant laquelle elle m'a achet� un glorieux et antique chapeau de feutre de castor, qui ressemble presque � une cloche des ann�es folles lorsque port� correctement, le tout pour la modique somme de 25 p�pettes. Il est un peu petit mais c'est supportable. Maintenant je peux "tip my hat" � tous les gentlemen qui me plaisent. Tip the hat! C'est extr�mement amusant � dire avec une mimique d'accent britannique. On a fait mon m�nage ensemble, on s'est promen�, on a bu une bi�re ensemble au Cheval Blanc sur Ontario (leur Cream Ale est fameuse...), on a copieusement mang� au Deer Garden. J'ai appris une couple de choses sur elle et sur mon p�re, �a a fait du bien.

Il s'est pass� autres choses durant les derneirs jours, mais est-ce que �a vaut vraiment la peine que je relate? La vie se r�p�te, avec cependant tous ces petits d�tails insignifiants en apparence mais qui me font avanc� un peu dans ma qu�te de compr�hension de l'univers qui m'entoure. Ce journal est trop devenu une routine, il a perdu son utilit� premi�re. L'habitude s'est install�e � force de contempler la bo�te blanche dans le fond mauve de la fonction "add an entry" de Diaryland. Je porurais vous parler de toutes les r�flexions que je fais derni�rement, de tout ce que je remarque, de ce que je crains, de ce que je projette, mais les mots ne viennent pas comme je tappe en regardant � peine l'�cran, les yeux riv�s sur le panorama en hauteur des immeubles montr�alais. Ma concentration est capricieuse, elle vienent ou elle va � sa convenance. Et ces temps-ci, tout mon �tre est rel�ch� dans l'immense d�tente de ne rien faire en toute tranquillit�.

Rien faire! Me ressourcer, vivre la dolce vita d'une oisive aux besoins pas tr�s co�teux, d'une d�sillusionn�e qui repousse l'id�e d'une ambition, d'une gentille sangsue qui se fait sollicit�e par ses victimes, qui lui disent d'arr�ter de parano�er. Je ne suis s�rement pas habitu�e � avoir des amis, je suis incapable d'envisager une relation sociale sans rapports de forces. Dans ma t�te il y a toujours un abuseur et un abus�, un profiteur et un profit�, un parano et une obs�d�e, un suiveur et un m�prisant, un plieur et un dominant. Ceux que j'aime sinc�rement ont forc�ment du d�dain pour moi et je devrais pas leur faire confiance... Pas tr�s sain, comme perspective des choses...

Et justement, la d�gradation de mon gentil caract�re porurait venir, selon L-P, que d'�tre maintenant sollicit�e m'enl�ve le besoin, pour le citer pratiquement textuellement, "d'�tre cool m�me quand on me dit des choses moins int�ressantes." Mais on peut pas dire que j'aime trop �a, je me suis connue une gentille personne, je voudrais pas devenir une bitch mordante comem j'ai le pouvoir de le faire. Je peux mettre les gens tr�s en col�re avec ma fa�on d'argumenter, les mettre � terre avec la botte sur la t�te, en profitant perfidement et avec distinction de ma sup�riorit� loghorrique, sans pour autant perdre ma contenance. Et comme je ne me rend pas vraiment compte de ma puissance, j'exacerbe les situations au-dessus du convennable pour le tiers-parti. Je peux faire mal aux gens. Il faut que j'arr�te de croire avec na�vet� que je suis incapable d'une offensive. Il faut que je fasse attention de ne pas avoir de propos trop ac�r�s, surtout avec mes amis... Ils en mangent une claque, ces temps-ci. Je ne veux pas leur faire �a, c'est injuste. Qui j'ai besoin d'impressioner? Est-ce que je vivrais mon adolescence sentimentale en retard? La fameuse phase de bitcherie, de m�chancet� que les filles qui ont du caract�re vivnt vers 15 ans? Est-ce qu'� force d'avoir r�prim� mes besoins sociaux durant les ann�es pr�c�dentes ils ressortiraient tout en bloc maintenant que je suis dans une situation "normale" ? Va falloir faire attention. Au moins, je m'en rend compte.

-L