Je suis �puis�e. Je suis �-pui-z�e. Mono. J'ai rarement �t� aussi fatigu�e dans ma toute petite vie. �a et j'arr�te pas de manger. Pr�sage de mon entr�e dans le monde adulte? Qui sait. Kiss�. Je suis toute titubante devant l'�cran de l'ordinateur de mes parents. Demain je rentre chez moi � Montr�al. j'ai un cour apr�s demain matin, je ne pense pas que je vais avoir la force d'y aller... C'est pas dr�le. La vaisselle me semble une t�che immense, mais je suis enfin capable de lire le journal. Je m'explique ce progr�s par le fait que le rythme effren� de mes pens�es est enfin un peu ralenti, �a me permet de patienter jusqu'� la fin des articles desquels je dois tirer l'essentiel. Toujours eu de la mis�re avec la presse, ou chaque mot �tant suppos� avoir de l'importance y perd donc son sens. L'�criture devrait �tre une m�lop�e de mots florissants, pour que les lecteurs rapides comme moi avalent tout, f�briles, et ou chaque mots, plut�t que d'�tre succint, apporte � la musique. L'�criture journalistique me fatigue �norm�ment parce que c'est lent. C'est tr�s lent. Sauf pour les textes d'opinions qui sont florissants et illustr�s. Les articles d'informations, lents, ""�pur�s"", sont pour moi une �preuve. J'ai vraiment trop lu de vieux romans. Et je dis n'importe quoi.

-L