J'avais encore cet espoir romantique. Le seul qui me restait, apr�s la d�sillusion majeure que l'on sait. Mais le traitement un peu brutal, tr�s �quivoque de la nuit/matin�e pass�e me rejette dans la d�tresse. Je m'�tais tromp�e sur lui aussi. En fait, je ne sais pas, tout est flou dans mon esprit malheureux. Simplement, la preuve de l'imcompr�hension de mes signaux me d�montre hors de nulle doute que je suis une poup�e pour lui aussi. � la diff�rence que ce monsieur est honn�te, jusqu'� souvent manquer de d�licatesse. Je fixe l'�cran. Tout est lent, long. Tout est fini. Je ne veux plus voir personne. On m'a pri�, sans que j'ose demander la raison, trop occup�e � garder ma contennance, � ne pas accompagner ledit sieur � quelque chose ce soir � laquelle il m'avait galament pri� d'assist�. Je me laisse toucher de bonne gr�ce, parce que je veux �tre complaisante, parce que j'�tais amoureuse, merde, mais je me fais faire certains reproches qui font remonter une boule de chagrin dans ma gorge, qui avivent mes ins�curit�s, me laissent sans d�fense, les yeux baiss�s. Si je me colle un peu sur lui, par pur besoin d'affection, je me retrouve avec des mains qui tracent le sempiternel chemin des pr�liminaires et comme je ne veux pas r�agir mais que �a me fait tout de m�me plaisir, j'accepte sans dire un mot le reste. Mais ce monsieur est outr� si durant la nuit je me serre contre lui alors qu'il dort, m�me si ce d�tail ne le g�ne pas lui-m�me habituellement, et va m'offrir le cold shoulder si je passe un bras timide sur lui.

C'�tait mon ami, mais je ne veux plus le voir. Je ne veux plus l'appeller. Par deux fois dans les �poques de ma vie, je me suis abaiss�e devant lui, toute muette de tendres �motions, pour seules fins d'humiliations. L�... Non. On ne dispose pas de moi comme �a. On ne la remise pas quand la fantaisie de la voir nous d�prend soudainement. Je ne compte plus le rappeler, ni le revoir. Je ne ferai plus pour lui ce sacrifice qui m'en co�te tant et me rapporte si peu, ni pour personne, avant qu'on s'en soit montr� digne. Il va falloir que je prenne sur moi d'�viter de composer son num�ro sur le clavier de mon t�l�phonne, le composer plus vite que le num�ro de la maison de mes parents. Mais l�, �a va faire. Je perd sans doutes un de mes meilleurs amis, mais je ne suis plus capable de me faire bafouer. J'ai pas envie de le confronter l�-dessus non plus, parce que �a m'en co�te trop, et dans le fond, je n'ai aucune position solide, aucun argument valide.

J'aime mieux laisser tout foutre le camp. Avec tout le monde. Je suis de moins en moins capable de tol�rer la pr�sence d'autrui de toute fa�on. Je n'ai presque plus de patiences avec mes amis.

-L