Bonsoir. J'ai lanc� de la vaiselle sur mon fr�re, assez violement pour qu'elle se brise, le lac�re et l'envoie � la clinique se faire recoudre. Je suis profond�ment troubl�e en ce moment. J'ai l'estomac contract�, le front tendu, une envie de pleurer, je tourne en rond dans ma t�te, je dessine avec du rouge. C'est bizzare. Mais en m�me temps c'est tellement �l�mentaire. Y'a rien de flou l�-dedans. La violence est tapie en dedans de moi, je la retiens toujours, et je peux me faire pers�cuter longtemps, pendant des ann�es. Mais � intervalles, elle ressort. La derni�re fois c'�tait durant le verglas. Ce soir c'�tait durant le souper. Il m'en veut m�me plus. Il s'est excus� de m'avoir provoqu�.

Je suis profond�ment troubl�e. Je me sens monstrueuse. J'ai envie de rester seule dans du blanc ti�de. J'ai craquer juste avant la fin de la cohabitation.

Les m�dicaments, au fait, c'est finit. Plus de seroquel. L'ann�e est faite, merci mademoiselle, non nous ne reprendrons pas de rendez-vous, rentrez chez vous. Je sais qu'il est tentant de faire le lien entre ma crise d'hyst�rie et la cessation de la m�dication.. Mais �a fait des semaines que je ne les prends plus. Simple co�ncidence, donc.

Un certain P doit �tre content. Tu voulais des trippes? Tiens, en voil�. Il me m�prisais et la rage culminait en moi, j'ai eu un flash visuel tr�s rapide de lui envoyer ma tasse de th� � la figure. C'est ce que j'ai fait. Mais la tasse et le verre on suivit, en avalanche, rapidement, sans que j'y pense. La c�ramique et le verre volaient en �clats. Pauvre fr�re. Et pourtant! Comme �a me semblait justifier! Quel d�sespoire, quel d�pit, quelle injure! Depuis toutes ces ann�es de domination, de rabaissement... Je l'ai fait, voil� tout. Je voulais pas le tuer cependant. C'est toujours �a de prit.

Hier j'avais tapp� une longue entr�e sur la tasse vide devant moi. Elle s'est jamais post�e.

D'ailleurs, certainnes personnes, bien qu'elles se ravisent, recommencent, et n'osent pas le dire directement (tiens, pourquoi j'utilise le pluriel?), n'aiment pas beaucoup mon propos. Il enrage, il s'insurge contre ces papillonantes fabulations roses qu'est ce journal depuis un peu trop longtemps. Ben �coute mon vieux... non seulement �a me touche pas beaucoup, parce que je vois autre chose dans ta col�re que du pur d�go�t, (ton ton te trahit) mais en plus, rien ne te force � me lire. J'veux dire... Tu le sais que y'a rien de particuli�rement �lev� dans ce journal. J'en ai pas la pr�tention. Mes pens�es abstraites restent enferm�es dans mon cr�ne, elles sont trop timides pour venir se greffer sur le joli bleu tendre du corps de texte de mon site. Alors pourquoi tu persistes? �coute, l�, depuis la fin septembre, quand tu t'es trouv�e une petite amie avant que je le fasse, �a va plus du tout entre nous. On se fe�le et se regarde � l'oblique. Frustration et jalousie comprim�e, vieillie... Je le sens dans ton fiel, je suis bonne pour saisir les �motions qu'on cache... Mais moi, peu m'importe. On peut ha�r les bananes, mais quand on s'en fait une cause, que d'exterminer toutes les bananes, c'est qu'il y a un probl�me de communication interne. S�rieux. Tu te l'avoues pas. Je sais pas pr�cis�ment ce qu'il y a avouer d'ailleurs, mais je le per�ois. Alors arr�te de perdre de l'�nergie... �a sert � rien. Rien! �a ne me f�che m�me pas. Parce que je sais que le motif derri�re tes paroles acerbes n'est pas celui qu'elles pr�textent avoir... �a se voit. C'est clair. T'es comme un livre ouvert � tous ceux qui savent lire. T'es un peu na�f, tu sais. Je peux comprendre pourquoi, je t'en accuse pas.. Mais � ton �ge �a serait le temps de travailler l�-dessus. Des passions, �a se rationnalisent. Des �motions, �a se diss�quent. Il faut, sinon on devient un �tre qui confond groupe et individu, raison et sentiment, passion et cause, un(e? qu'est-ce qu'on accorde, ici? esp�ce ou amalagame?) esp�ce d'amalgame incoh�rent pour cause de mauvaise gestion personnelle. J'en ai connu une couple comme �a. J'�tais comme �a, y'a quelques ann�es.

Mais bon assez l�-dessus.

...Je ressens la douleur de la vitre coup�e sur mon corps. Je me sens vraiment d�rang�e.

Hum. Je crois que sans m�dicaments je vais �tre affranchie de l'esp�ce de flou qui me hantait depuis que je els prennais. Les lecteurs de longues date (...s'il y en a ) se sovuiendront de cette impression de vague, de vide bienheureux que je ressentais au d�but. Mais ma pens�e redevient tranchante. Je me sens de noiveau capable de composer une intrigue. Je suis de nouveau capable de dessiner instantann�ment des �motions. Et en plus maintenant j'ai des outils pour contrer l'anxi�t�. Excellent!

Ooooh... Je me sens fi�vreuse. tr�s fi�vreuse. �tourdie m�me. J'ai eu tr�s froid durant les derniers jours mais en ce moment je sens une vague de chaleur. Mis�re mis�re... Et mes pieds qui restent gel�s.

Je vais m'effondrer.

Au lit! J'vais appeler S.

-L