Y'a pas � dire. La louange, �a marche. �a confirme ma th�orie selon laquelle rien ne s'obtient dans ce monde sans pistonnage. Ainsi, si mon coapin-morin ne se fait pas publi�, ce n'est pas faute de talent, foie mon exp�rience de lectrice agu�rrie et la constatation du potentiel dans ce muscadin (oh, l'ironie..). S'il ne se fait pas publier, c'est que ces �diteurs � la noix n'ont en fait aucun flair, craignent de publier quelque chose qui ne correspondent pas � une case d�finie du march� et tiennent beaucoup plus � l'argent qu'� l'�pandage de la culture. Salopards. Tous des salopards.

L'humeur massacrante de la derni�re semaine s'est donc perp�tr�e jusqu'� ce soir, je me rel�ve d'un sommeil de trois heures. Un peu plus ou un peu moins. Et ainsi, je n'ai pas de lecteurs sauf ceux qu'on me recommande...

Mais ce journal n'est pas vraiment fait pour les lecteurs. Je ne le relis jamais, � vrai dire. Je l'�cris tout d'une traite et j'en sors avec une conscience rafra�chie comme apr�s un bon bain de cerveau, une id�e concr�tis�e, une �me en paix, all�lluia. C'est pleins de fautes, ce qui est plut�t g�nant, parce que je le tappe extr�mement vite, avec ma technique � deux doigts et mon regard qui ne se fixe ni compl�tement sur l'�cran, ni sur le clavier.

Je vous ai d�j� expliqu� d'o� venait le titre de mon journal? �a s'apparente � une chanson de Beck Hansen, que l'on retrouve sur l'album Mutations. Les paroles, copyrighted � Beck, bien s�r, vont comme suivent:
I just found me a bottle of blues
Some strange comfort for a soul to soothe
Ain't it hard, ain't it hard
To want somebody who doesn't want you?

And I been waiting for a year and a day
Some strange weather must be blowing my way
'Cause I got no mind to go or to stay
Or be left behind

Holding hands with an impotent dream
In a brothel of fake energy
Put a nickel in a graveyard machine
I get higher and lower
I get higher and lower
Like a tired soldier with nothing to shoot
And nowhere to lose this bottle of blues

Egos drone and pose alone
Like black balloons all banged and blown
On a backwoods river
The infidels shiver in the stench of belief

And tell my momma I'm a hundred years late
I'm over the rails and out of the race
And the crippled psalms of an age that won't thaw
Are ringing in my ears

(r�p�tition du refrain, du premier couplet et encore du refrain)

En plus d'aimer l'air et la structure qui est tr�s blues-rock, les paroles, qui sont du bon vieux style Beckien surr�aliste-�l�gant, je me sens �trangement vis�e par la chanson. La fameuse Bottle of Blues, ce serait mes d�mons enferm�s que l'on d�bouche comme de mauvais g�nie, ma d�pression et ma manie qui r�conforte �trangement une �me en qu�te de perceptions fiables. "To want somebody who doesn't want you", est-ce que ce n'est pas l'histoire de toutes mes relations humaines jusqu'ici? On pourra pr�tendre que c'est l� quelque chose de fort vague qu'absolument tout le monde ressent, mais je doutes que ce soit un sentiment aussi g�n�ralis� que celui que je vis. Amis, familles, amoureux, chien, chats, tous d'inconcevables et d'incompr�hensibles fuyards...

Je ne ferai pas ici l'analyse compl�te de la signification que prend pour moi la chanson, ce serait long... Mais vous comprennez le principe.

J'ai Faim.

Vraiment.

-L