Journ�e de consommation aujourd'hui. Je me suis achet�e des v�tements: comme si j'en avais besoin. Un beau chandail bleu clair en tricot, une jupe en simili-velour hyper moulante et � la coupe sp�ciale et une petite guenille r�s�tre vaguement � la mode. Et du maquillage. Je ne sais pas si je vous avais raconter mon avanture avec le rimmel? Qui est une marque finalement. Bon. J'avais achet� deux esp�ces de substances gluantes, dans des bo�tiers portat l'inscription "brillant � paupi�res", respectivement rose et noire. Je ne m'attendait � ce que ce soit de la poudre, j'�tais d�pit�e. Je m'y suis accoutum�. Et aujourd'hui, je me suis achet� deux pots d'ombre � paupi�re, m�me marque, m�me couleurs, mais en poudre compacte. Rose et noir. Encore. Donc. Le noir marche tr�s bien, mais le rose para�t � peine; c'est chiant.
Mais bon, en combinant mes quatres subsances, �a peut donner un effet harlot assez cool.
Effectivement, je n'y connais rien en mode, en �poques, en quoi que ce soit. Mais j'ai regard� le film Moulin rouge. Ex�crable dialogue, sans doutes, mais les costumes et le maquillage �taient fantastiques.
Voil� pourquoi une fille aux yeux bleus voudraient du maquillage rose et noir.
Je suis tr�s claire aujourd'hui, non?
Vous savez, cette lettre que je vous ai montr� hier soir... Et bien prise de remord, l�che, ne souhaitant pas risquer une amiti� superficielle mais oh combien symbolique, je suis all�e farfouiller sur le compte hotmail de T pour la supprimer. Elle n'�tait pas lue. Je crois qu'il n'y est m�me pas aller depuis une semaine et demie, alors qu'il a lu ma derni�re lettre et a d�cid� par apr�s de ne plus me r�pondre.
Je crois aussi que j'avais de la r�pugnance, de l'indignation a laiss� des v�rit�s aussi br�lantes dans une bo�te aux lettres jamais ouvertes.
Je suis suppos�e faire mon projet personnel. Mais je n'ai pas d'inspiration, je n'ai qu'envie d'aller continuer lire Made Bovary, de Flaubert. Un classique. Les descriptions sont assez �tonnantes de pr�cision et de d�licatesse, mais le r�c�t est la sempiternelle vie d'une pauvre bourgeoise qui s'ennuie, qui d�daigne la pl�be et voudrait atteindre � la noblesse. Une petite dame dont les mani�res sont "si raffin�es" et non pas "vulgaires comme ces affreux prol�tariens"!. C'est ridicule, toute ces histoires de castes... Franchement. �a tient du raccourci mental le plus odieux.
Ma soir�e de vendredi? �a ne vaut pas vraiment la peine que je la raconte. J'�tais entour�e de rap-o-phile tr�s banaux, dans leurs approbation de la violence, leurs emprunts de toutes les id�es courantes et de leurs temps, leurs pr�jug�s, leurs sexisme, leur ignorance. L'un, plus particuli�rement, �tait une esp�ce de brute contenue et narcissique mal articul�e qui faisait des allusions terriblement maladroites � mes seins. La cr�me des gentlemen, comme vous voyez.
J'ai tr�s faim.
Je n'ai rien de plus � d�clarer.
-L