(... c'est une co�ncidence)

J'ai eu deux jours plut�t charg�s en �venements. En faire le compte rendu minutieux serait tr�s long, et je ne le ferai certainement pas ce soir, comme ma personnalit� d'�criture est en hiatus pour une p�riode ind�finie et des raisons ind�termin�es.

Mais je vais tout de m�me vous donner un bref apper�u, pour satisfaire votre insatiable curiosit�e.

D'abord, il y a un monsieur fran�ais qui veut publier mes dessins. Oui, ce serait fait sur une base b�n�vole et c'est pour une revue qui compte tout au plus 450 lecteurs, mais c'est un excellent d�but. Ce monsieur fran�ais, commes mes statistiques de site l'indique, m'a d�couvert gr�ce � Annublog et a lu quelques passages des pr�sentes lamentations... Je dois m'avouer un peu g�n�e. Ce que j'�cris ici est le syncr�tisme de l'�motion instantan�e, de la pens�e sans cons�quences, de la sensation du moment pr�sent. En d'autres mots, ce n'est pas toujours (m�me, pas souvent!) tr�s r�fl�chi. Cependant, il trouve mon bon joual (parler qu�b�cois) fort amusant. Aussi lui sortai-je au hasard quelques expressions du terroir:
-Swing la bacaisse dans le fond de la bo�te � bois;
-[Pour d�signer quelque chose] E'regard(Sorel), Check(Montr�al), ga(Qu�bec), l� l�(partout!);
- Faut pas mettre la charrue devant les boeufs;
- Mon chum [mon amoureux], ma blonde [mon amoureuse];
- Talheur [� tout � l'heure];
- Christ, tabarnac, estie, sibole, calice, siboire, sacrament, maudit, viande � chien, simonac, chocolat, ch�teau, shit, cool, hot, chill [interjections];
- Tata, �pais, niaiseux, gros cave, moron [insultes];
- C'est petit pis �a veut vivre;
-Attache ta tuque avec d'la broche;
-etc...

Ce m�me vendredi, mon professeur de fran�ais, qui est une esp�ce de pauvre hyst�rique confuse et incomp�tente, m'a convoqu�e � propos de mon attitude. Elle veut que je modifie mon comportement de contestataire. Elle trouve que mon style d'�criture est trop charg� de figures de style: � quoi je r�pond, on ne peut pas tous �tre de plats minimalistes, ma pauvre vieille. En �change, je suis all�e consulter le directeur � propos de tous mes travaux qu'elle perd. Elle a pouss� l'outrance jusqu'� t�l�phonner � ma m�re pour s'en plaindre, et ma m�re m'a dit de la prendre en piti�.

�galement ce vendredi, je me suis rendue � un party donn� par Y T, o� il y avait moi, J-M, J, l'autre J, S, M, M-A, T, L-A, I et H. Ils ne sont pas tous arriv�s en m�me temps, et je faisais partie de la premi�re cohorte qui prennait le taxi apr�s l'�cole pour se rendre. Ce groupuscule comprenait donc moi, T, Y, J-M et M. On a march� jusqu'au Kentucky pour aller harasser un peu mon ex, M-A. Nous l'avons entre-apper�u dans son magnifique uniforme, il ressemblait a un petit mexicain sous-pay� (mais oh combien sexy!). J'avais eu l'id�e de lui gueuler � travers les cuisine que j'�tais enceinte et que j'�tais le p�re, et T et J-M m'avais m�me promis 5$ chaque si je le faisais, mais il s'est av�r� que j'�tais trop l�che pour mettre mon plan � ex�cution. On est donc ressorti pour aller prendre le taxi. T, ayant toujours l'esprit pratique, avait oubli� de pr�ciser au t�l�phonne que nous �tions 5: aussi fallut-il s'entasser � quatre sur la banquette arri�re. Le conducteur nous a d�pos� devant un club vid�o, o� on a lou� un film quelconque. Ensuite, on s'est cottis� (enfin, moi et J-M avons chacun donn� 10$) � T pour qu'il nous sorte de la bi�re, de la BECK'S, � ma demande. Nous lui avons adress� cette requ�te parce qu'avec sa grandeur, ses cheveux et son air sublimement d�contract�, notre Boucle d'Or national a l'air d'un vrai c�gepien fumeux de tapis. Il sort donc la bi�re, et nous nous empressons vers chez Y.... Que d�couvrons nous? La bi�re qu'on a achet� n'est pas alcoolis�e! T et J-M retourne donc en chercher avec un bon pourcentage d'alcool... Ah, l'alcool! Je me suis bien sao�l�e, allez. Car il y avait �galement du Whisky, du St-Rapaha�l et ma petite mixture sp�ciale qui �tait vraiment d�gueulasse. Cette petite mixture consistait en la fraction la plus ind�tectable possible de toutes les liqueures dans l'armoire de mes parents. Oui, vous pouvez le dire: "Eurk!". Donc: on a ensuite command� de la pizza... Et les gens ont commenc� � arriver.

Je me souviens assez bien du reste, mais c'est dur � d�cire: je sais que j'�tais en pleine euphorie dans mon ivrognerie, que j'ai jou� au ping-pong, que j'ai jou� aussi de la bombarde, que j'ai beaucoup parl� � J et � J (je me suis fait de nouvelles amies!), que je me suis r�concili�e avec mon ex (maintenant on se parle), que je lui ai fait un massage, que j'ai fait un massage � L-A, que j'ai mordu les oreilles de Y, que j'ai cruis� H, qui est une beaut� rapha�lienne type avec son visage angulaire, ses beaux yeux ronds un peu �cart�s, son grand nez droit et mince, ses grandes et fines l�vres qui font un sourire tout en pointes et son or�ole de cheveux boucl�s, que j'ai parl� de la profondeur de mon vagin (selon ma gyn�co, il est plut�t long), que j'ai fait des allusions sexuelles avec J-M, que j'ai parl� au fr�re de J-M (qui est assez de mon go�t, (rawr!!)) que j'ai embrass� L-A, que j'ai ENFIN donn� des c�lins � T, moment que j'attendais depuis 2 ANS! (et il les retournait... Quelle gloire profonde, mes amis!), que je me suis battue en rigolant avec des filles sur le tapis, que j'ai renvers� de la bi�re partout, que j'ai discut� art avec T, que j'ai fait prendre une photo de moi dans une pose �rotique avec des bouteilles entre mes jambes... Ouf!

Et je suis rentr�e � minuit.

Aujourd'hui, parcontre, je suis all�e � une manifestation contre la guerre en Irak. C'est T, qui m'y avait convi�. Nous �tions quatre, avec L-A et H (re-rawr!). Grande premi�re, et assez �tonnante m�me, lorsque l'on conna�t mes opinions sur les mouvements de masse. Mais cette manif �tait extr�mement pacifique. Nous �tions de 15 � 25 000 personnes, ce qui est �norme pour une ville comme Montr�al.

C'�tait une tr�s belle chose. Un beau geste, humain, intelligent m�me. Toutes les pancartes comportaient des slogans r�fl�chis, et qui montraient que l'on savait de quoi on parlait. J'ai re�u des tonnes de pamphlets, et je me suis sentie unie aux gens qui m'entouraient, ce que mes r�serves d'anxi�t� sociale ne me permettent habituellement pas. Je n'�tais pas anxieuse. J'�tais bien... Mais vers la fin de la journ�e, j'�tais devenue beaucoup plus irritable, je ne sais pas pourquoi. La fatigue sans doute. Aujourd'hui, j'�tais �veill�e depuis 7h15, car T m'avait promis de m'appeller vers cette heure, et j'ai dormis ainsi entre deux eaux jusqu'� 10h30: pas tr�s reposant, pour une fille qui a besoin de son quatorze heures de sommeil!

Il faisait extr�mement froid.

Et la premi�re heure fut pass�e dans l'attente que nous puissions avancer: on �tait tellement nombreux!

En derni�re nouvelle, je me suis procur�e l'album de J�RONIMO: c'est tr�s bon, plus simple que M (Mathieu Chedid!), mais peut-�tre plus efficace.

Enfin... � part de cela...

J'ai r�alis� que j'avais envie, pour la premi�re fois de ma vie, de vivre � l'instant pr�sent. De cesser de me pr�ocupp� de l'avenir, de ce qui me plombe, de ce qui m'entoure: je n'ai envie que de jouir de ma jeunesse, de ma libert�e, de mon existence. Je n'ai plus envie d'accorder de l'importance � ce qui ne m'appara�t pas, � moi, si primordial. Car de toute fa�on, c'est inutile: le r�sultat en est m�diocre, alors pourquoi emprunter une angoisse suppl�mentaire?

Et je me sens bien... Bien!

-L