Ils se regardaient. Une lueur de jeu miroitait dans leurs pupilles, braqu�es les unes sur les autres. C'�tait de l�gers touch�s, des effleurements insensibles, des rencontres sensorielles fugitives, des caresses pas assez prononc�es pour �tre d�clar�es comme telles. C'�tait le rapprochement incessatoire de leurs �tres. Cette pr�sence recherchant toujours la limite extr�me entre la proximit� et l'intimit�.
Et puis, de par ce magn�tisme entre eux, ils avancaient lentement l'un vers l'autre.
Soudain, elle su qu,il allait l'embrasser. Cela se voyait � l'humide chaleur du regard, � la d�licate protub�rance des l�vres entrouvertes, au mouvement d'approchement lent et s�r.
Sans le vouloir, ses yeux s'�carquill�rent et son visage prit une mine effar�e. Elle se disait, "�a y est! � a y e s t!"
Et alors, comble du supplice, supr�me torture, tenation sublim�e, il recula, du m�me mouvement coul� par lequel il s'avan�ait. Et le baiser, qui �tait si pr�s le moment auparavant, se fit remettre � un futur ind�termin�.
Cela ne l'emp�cha pas de se retourner ensuite avec des yeux si larges qu'il semblait contenir toute la romance de cette terre. Son visage �tait baign� par le r�ve.
En effet, quel sublime d�lice que celui d'un baiser esquiss� mais promis pour plus tard.
Et c'est vraiment arriv�.
-L