Tr�s bonne journ�e. Sans J, mais bonne journ�e n�anmoins. De J, d'ailleurs, dont on a fait l'�loge en son absence. Durant le midi. Avec Emma. Emma! Pour le comble du ridicule, je suis graduellement entrain de tomber amoureuse de lui. Il commence � m'int�resser plus que mentalement. C'est dans les choses qu'il dit. Ce qu'il fait. Son attitude. Et le d�sir, toujours, cro�t... Et d'ailleurs je fais du progr�s. J'ai os� faire cette chose que je me fustigeais de faire depuis trois semaines. J'ai caress� la chair douce, chaude, rapeuse de barbe, de son joli menton � faucette. D'un index t�m�raire, avec une petite moue de plaisir.
Et nous avons d�ner ensemble au caf� �tudiant, n'est-ce pas. Et nous avons parl�s. Longuement. Et les allusions, peu subtiles par ailleurs, fusaient, et nous nous touchions fluettement, des effleurement f�lins et insensibles.
Et bref tout va bien...
Pour changer de sujet, durant le retour, je me suis rappell�e d'une chose qu'un camarade de classe m'avait dite, � l'�cole primaire. Il m'avait racont� comment sa petite soeur �tait convaincue que les fruits �taient fabriqu�s en usine puis suspendus aux arbres, pour qu'on les cueille. Sur l'instant, cela m'avait d�sagr�ablement choqu�e. Maintenant, avec un soupir de r�signation, je me rend compte comment, dans les g�n�rations les plus r�centes, les humains se sont imbus d'eux-m�me, � un point qu'une petite fille vienne � penser ainsi. C'est-�-dire que cette enfant avait �t� sujette partout � la gloriole productrice de l'homme, jusqu'� la confondre avec ce que la nature faisait. C'est triste...
Voil�. Je vais aller m'affairer � ma toilette.
-L