Je relisais nos lettres de quittance, � Brett et � moi. Je n'aurais jamais cru �tre capable d'avoir des griffes aussi aiguis�es. Oh, prise toute seule, sa premi�re lettre semble invuln�rable. Alors par curiosit�, on lit ce que j'ai r�pondu... M�chante claque, c'est une. Je me sens parfaitement bien � propos de moi-m�me maintenant. Je me sens m�me un peu moins malade. Je vais peut-�tre pouvoir aller � l'�cole demain. Voir ma belle goule et lui demander de me percer les veines du cou. Cette goule, d'ailleurs, qui m'a appris avoir d�j� baiser avec deux filles � la fois. Et qu'il s'�tait rendu � Qu�bec pour se faire. Vous l'ai-je d�j� relat�? Mais �a me rend extr�mement int�ress�e, �a, moi. �a veut dire qu'il a au moins un int�r�t un peu sup�rieur � la moyenne pour le sexe. Et que donc, comme amant, il doit �tre..... consir�dable.

Et moi, comme amante, comment suis-je?

Et bien je manque d'exp�rience, mais je suis obs�d�e par la chose, j'ai lu assez de th�orie l�-dessus, je veux tout exp�rimenter (enfin, presque tout), et j'ai une passion sensuelle de la chair et de la beaut� m�le. Il faut juste que je passe pardessus mon intimidation.

Et puis, ces beaux yeux de chat me rendent compl�tement folle. Tou � fait. Ils me paralysent. Ils me figent dans une contemplation exalt�e et risqu�e, comme un serpent qui t�tanise un innocent rongeur. Ses regards qui suintent de sexe... Ses tentatives � me toucher... Pour un peu je baverait ou me roulerait � ses pieds.

Oui je SAIS que je me r�p�te. Mais tant que mes d�sirs ne seront pas assouvis, je me d�foulerai en �cris et vous serai les victimes! Quelle m�chancet�e que la mienne.

Tiens, mes oreilles viennent de d�boucher.

Je vais me coucher bient�t, je crois. J'ai besoin de r�cup�rer. Je me sens relativement bien. Je me sens toute chaude...

Une chose qui me tappe royalement sur les nerfs. Les auteurs relativement ordinnaires qui osent critiquer, et m�me mpriser dans leurs romans le travail d'autres auteurs, lerus styles, d'un ton p�remptoire et sans justifications *tousse, tousse, JACQUES POULIN, tousse*. Non seulement la chose est totalement inint�ressante � lire, surtout si l'histoire manque d�j� d'int�r�t et de profondeur, mais de plus, quel grand �crivain a jamais eu recours � ce genre de d�clarations subjectives et foireuses pour remonter son prestige? Il n'y a vraiment les �crivailleurs qui peuvent se montrer aussi ignoramment insolents. Je cite �galement coupable de ce crime de bas �tage, D. H. Lawrence, qui de plus croyait d�tenir la v�rit� supr�me et se plaisait � juger les hommes et surtout les femmes avec de jolis pr�jug�s mals �bauch�s. Ah! D.H. Lawrence, auteur ex�cr�! Il m'a fait rager, avec son na�f, �go�ste "L'amant de Lady Chatterley"! Quelle pr�tention immense de se nommer possesseur de la profondeur des �mes, et des les �tiquetter si odieusement! Quel monstre d'avoir voulu faire croire qu'il �tait un r�volutionnaire sur le statu de la femme alors qu'il ne faisait que resasser de vieux atavismes d�biles, lui assignant un r�le st�r�otypiquement soumise et ob�issante. Oui! Quel beau progr�s vous pr�nez, monsieur Lawrence! Comme je suis impressionn�e par votre discnerment si fin et qui ne recoure certainnement pas aux raccorucis mentales et � l'exaltation sentimentale! Cr�tin de premi�re.

Je ne crois pas que je serai jamais �crivaine. Plus je lis, plus je perd confiance dans mes habilet�s. L'�criture est ma passion, mais j'ai l'affreux doute que je suis incapable de la ma�tris�, et que mon style en est un qui n'est plus appr�ci� par le lecteur typique, cherhcnat le plus de divertissement psosible et le moins d'entrelacs sytlistiques. Et les miens ne sont pas si remarquables. Et mes id�es sont vapides. Ah! Malheur. Je n'ai pas de talent, je vais g�cher ma vie.

Je fais montre d'un optimisme �patant, n'est-ce pas? Esprit d'assiduit� �tonnant que le miens en ce moment!

Bleh.

Assez de radotages comme cela.

Je n'�cris � propos de rien depuis le d�but de cette entr�e.

Pour personne.

Seule.

Sniff?