T a dit: "Je suis un extremmiste immediat, tu es

une provocatrice protectrice."(sic).

Ceci �tait compris dans un e-mail qu'il m'a envoy� cet �t� et que je viens de relire, en faisant le m�nage de mes fichiers. Avec tout ce que j'ai v�cu entretemps et tout mon questionnement � son sujet, le sens de ses mots m'est apparu tout d'un coup clairement et j'ai compris une chose importante. Il faut que je laisse tranquille, mon petit T. Malgr� son apparente douceur, c'est un �tre tumultueux et variable, et cela fait partie de sa constitution la plus fondamentale. C'est peut-�tre �gocentrique de sa part, mais je ne peux pas exiger de lui qu'il me procure une amiti� constante et solide, parce qu'il n'est simplement pas comme �a. Il a ses phases et lorsqu'il ressent un besoin de solitude ou de l�geret�, c'est presque un viol de ma part d'essayer de le contraindre � �tre complice avec moi. Et cela se rattache � la le�on que j'ai apprise derni�rement, alors que j'attendais l'autobus. Je me suis rendu compte, avec �tonnement, que je pouvais accomplir ma petite routine matinale sans mon fr�re sans aucuns des encombrements que j'avais imagin� dans mon ins�curit�, comme d'arriver en retard. Et le mot ins�curit� a alors pris toute sa signification: mon ins�curit� me g�che la vie. Je m'imagine incapable de r�aliser certainnes choses simplement parce que j'ai si peu confiance dans les �v�nnements... C'est un tort. Le simple fait d'�tre capable de me pr�parer pour l'�cole seule vient le prouver. Ainsi, mes craintes pour le c�gep, la conduite automobile, ma situation sociale, mon habilet� � l'amour, mes r�sultats scolaires sont injustifi�es, car elles n'ont comme fondement que ma parano�a.

Cette illumination se fit au d�but de la semaine. Et j'ai constat� que les jours suivants furent excellents sous tous les plans. Le voile de ma parano�a s'est un peu soulev� et j'ai pu touch� � la vie dans toute sa neutralit�, et en faire ce que je voulais. J'ai os� avec M-A, j'ai parl� � une quantit�e faramineuse de gens sans ressentir l'inconfort habituel, j'ai �chang� avec T sans me sentir comme une vermine �cras�e sous le poid de son soit-disant m�pris... Bref, je voguais dans le pr�sent l�g�rement, sans remords.

Mon subconscient a-t-il si spectaculairement et rapidement assimil� les cons�quences de ma prise de confiance au point que mon attitude change en profondeur, au point qu'en r�trospective tout soit r�ellement chang�, ou cette illumination influence-t-elle plut�ot ma perceptions des choses et transforme en victoires mes agissements qui n'auraient pas vari� de la normale? Je ne saurais dire. Mais je me sens incroyablement bien, et la classique oppression qui me minait s'est �vapor�e comme bu�e sur une vitre. La solitude, en cette fin de semaine, ne me terrasse pas mais me semble plut�t confortable. J'ai presque la motivation de m'organiser pour faire quelque chose avec quelqu'un. Ou m�me de juste me laisser agr�ablement porter par la fain�antise et de somplement dessiner, faire de l'aquarelle, �couter de la musique, en en profitant.

Dans le fond, c'est peut-�tre juste mes m�dicaments qui commencent � agir sur mon anxi�t�.

Peu importent les causes, apr�s tout: les effets sont merveilleux. Je me sens puissante et � ma place. Je me sens pleine d'espoir et de contr�le.

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C'est une journ�e pluvieuse et froide, aujourd'hui. Le genre de temp�rature que j'aime. Parce que lorsque j'�tais petite, cela signifiait que mes parents n'allaient pas m'obliger � sortir dehors et que je pouvais profiter du confort int�rieur sans la culpabilit� primaire de d�sob�ir � l'Autorit� et la Sagesse parentale. J est pareille comme moi.

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Je suis entrain de faire un portrait de M-A, avec la seule aide de ma m�moire. J'ai r�ussi les yeux et le nez, mais le contour de la figure me laisse perplexe. Il va falloir que j'attende � lundi pour faire une observation en r�gles.

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Bon c'est tout.

-L