Ce fut relativement une bonne journ�e, aujourd'hui. Mis � part le fait que je continue d'avoir le coeur bris�, bien s�r. Plus de d�veloppement l�-dessus � venir. En fait, tout de suite. Ce que j'ai � d�blat�rer au sujet de M (qui excite dangereusement ma frustration sexuelle) est bien capable d'attendre.

T. C'est quand on me le retire que je me rend compte � quel point je suis accroch�e � lui. Je redoute de dire que je l'aime, et d'amour. �a risque de me faire trop mal en bout du compte. C'est plut�t un genre de d�pendance vitale. T repr�sente tellement de choses � mes yeux, il signifie tant dans ma vie. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de son amiti�. J'ai besoin de sa consid�ration. Et quand volontairement je m'�loigne de lui, par pur respect pour moi-m�me, j'en souffre davantage que si ce n'�tait pas le cas. J'essaie de me sentir en col�re, et � juste titre, j'essaie de lui faire subir le froid silence de ma d�sapprobation, mais quand il passe dans le couloir, et qu'il me fixe de ses yeux bleus, et qu'il se met � rire int�rieurement, complicement, je ne peux pas m'emp�cher de sourire avec lui. Ma joie de susciter sa gentillesse est plus forte que mon onrgueil, comme si j'�tais son chien domestique. J'ai envie de lui plaire, je veux lui faire rire, je ferais les idioties les plus ridicules pour lui arracher un peu d'affection.

La voix de la sagesse (elle est endormie la plupart du temps et sonne comme un lendemain de veille � chaque fois qu'elle parle, mais bon) me dit que je dois accepter la phase junkie-social de T, mais ne pas me laisser fouler au ras du sol � trop essayer de rester avec lui, et le laisser prendre son temps, et me laisser tranquille, et lui faire payer un peu son inconsid�ration et sa m�chancet� des derniers temps.

Mais toute mon �me se brise quand je vois le d�sappointement triste dans son attitude quand je ne lui r�pond pas ou quand je lui r�pond b�te. Et c'est odieux que je r�agisse comme tel, car quand-est-ce que, dans son �gocentrisme, il s'est souci� des coups de poignards dans le dos que me faisait ses remarques m�chantes, sa d�sinvolture, sa duret�, son m�pris?

Il ne s'en est probablement m�me pas rendu compte, et se demande probablement pourquoi je lui fait la gueule. Et j'imagine qu'en tant que tel, je devrais continuer de lui faire la gueule pour cette raison aussi...

Mais j'aime meiux T que j'ai de fieret�.

Cependant il ne faut pas que tout �a d�g�n�re. J'�tais d�j� rendue beaucoup trop � ses pieds. Ressaisissons-nous. Oui je l'adore, mais c'est un ami, et un ami qui ne t'aime pas en retour, on le leur fait savoir, d'une mani�re d�tourn�e ou non.

Je vais le faire me d�sirer.

Probablement que pendant un bon moment il va s'en fouttre, entourer de ses connaissances nobmreuses et insignifiantes.

Mais peut-�tre que bient�t, il va oublier la petite fille un peu comme lui qui le t�l�phonnait assiduiement, qui le sortais la fin de semaine, qui avait des conversations un peu plus recherch�e que la moyenne avec lui, qui partageait ses int�r�ts.

Et qu'il a bafou� pour des p�tasses.

Et qui � l'�me en peine et lui jette un regard noir (quand elle est capable).

Et que c'�tait une vraie amie. (une vraie amie qui se venge6... mhouuuais.)

En fait le sc�nario le plus probable est probablement celui o� ma patience va �tre � bout, que je vais aller l'apostropher et lui vider ce que j'ai sur le coeur. Non en fait, encore plus vraisemblable, il va nous aborder, voir mon air b�te, peut-�tre me demander ce que j'ai, et je vais lui persiffler des propos acides et corrosifs par rapport � la situation.

Aaaaah, l� �a sonne comme la r�alit�!...

Mais... mais je l'aime tellement.

Lorsque je vois sa silhouette au loin, mes entrailles se serrent douloureusement, et lorsque mon regard croise l'�ther profond de ces disques bleus vol�s � un ciel d'ao�t, je suis transpos�e dans une autre dimension. Lorsque je repense � tous nos moments je soupire. Lorsque je me rappelle de ces choses que l'on s'est dites, de ces complicit�s, de ces secrets partag�s, de ces r�flexions agr�ment�es, l'envie me saisit de lui t�l�phonner, mendiant pour un peu de gentillesse.

Mais lorsque je repense au pr�sent... Un fiel froid et dur me durcit l'oeusophage, mon regard se r�tr�cit, comme s'il focalisait sa cible pour le "search and destroy", un d�sir de vengeance enflamme tout reste de pens�es rationelles, une volont�e implacable de maintenir dans un no man's land toute interraction avec lui se fait.

Et � de joviales salutations, deux mains s'�tendent sur lesquelles, au marqueur, ces lettres s�rement r�dig�es s'�talent : "Va au Diable".

I'm an expert when it comes to the "talk to the hand" technique.

Quant � ma situation avec M, je fais du progr�s!... S'ene st rendu qu'il vient me voir sans incitations. Son sourire me met dans un �tat de gr�ce. Je veux plonger dans ses yeux et mettre ma langue dans sa bouche et parcourir, de doits d�licats et �picurens, la soie chaude et sensible de sa peau. Mais je ne vous apprend rien l�...

C'est tout!

-L