C'est dr�le. Vous savez que je suis une fan inconditionelle des Beatles depuis le tendre �ge de 12 ans et voil� que sur le blog de cette jolie et cynique demoiselle, se trouvent quelques extraits d'une de leurs vieilles chansons de l'�poque o� ils �taient des enfants projet�s dans un immense tourbillon commercial, et o� ils �crivaient n'importe quoi. Et maintenant j'ai leur voix claires et harmonieuses qui retentissent en moi: "It feels so right, now; hooooold me tight! Toooonight... tonight! It's yooou, oh you, why do you make me blue...". On pourrait presque partir un petit jeu de blogs et se faire chanter � travers le monde. Malheureusement je ne peux chanter, l�, comme je le ferais normalement, ma trach�e est encore en lambeaux.

Car figurez-vous que ce serait la mononucl�ose. Oui. La mono. Celle qui demande un mois de convalescence et rend faible. En plus, moi, depuis deux jours, je mangeais � peine et vomissais ce que je parvennais � avaler. Ce qui occupait une bonne partie de mes nuits....

Mais bon, peut-�tre que je mets au pluriel des choses qui devraient �tre au singulier...

Toujours est-il que si l'analyse de sang est positive, il va falloir que je laisse tomber mes cours sp�cifiques. J'avais d�j� une semaine de retard � cause de la fatigue que j'attribuais � des causes non physiques, et dont je ne me plaignais pas en haut lieu, et que j'�tais cens�e rattrap�e pendant ma semaine de rel�che... Mais bon, ma maladie a d�cid� de lancer son plein assaut maintenant (alors que je suis en vacances!... mais c'est trop de chance), et apr�s �a il va me falloir au moins une autre semaine de repos... Hors �a, en animation, on ne peut pas se le permettre. En tout cas c'est ce que m'a dit le coordonateur de programe. Et j'aime mieux reprendre � l'hiver prochain que d'avoir des notes m�diocres rattrap�es de justesse. Une session de scrap�e! Une moiti�e de moi est vaguement m�contente, l'autre est un peu trop heureuse, se pr�valant que mon manque de motivation r�cent �tait d�, nous dirons m�me, justifi� par cette maladie, et que ce n'est que logique que je me repose.

La v�rit�, c'est que �a repr�sente pour moi une halte b�nie, un moment de latence et de paresse dans ma vie, que je crois devoir m'accorder. Toute mon enfance j'ai �t� l'enfant studieuse et � ses livres, au secondaire j'�tais dans un programe d'�tude charg�es et au c�gep je me suis choisie une technique particuli�rement exigeante. O� est la pause? O� est la douce interruption � cette routine? O� est ce temps particulier � moi que j'aurais d� prendre? Pour me reposer, me s�r�niser profond�ment, pleinement, reprendre confiance en moi, en ce que me r�serve l'existence, me red�finir, m'�panouir?

Quand je pense que le plan que je fomentais en secret, en grand secret, celui de prendre tout mon argent de fond d'�tude et de m'enfuir en am�rique du sud, pour aller m'assir sur une plage lointaine et solitaire et contempler la mer, id�e extravagante et na�ve s'il s'en faut, est compens�e par ce malaise provisoire, si l'on veut!

Mais ici, on se demande si c'est l'oeuf ou la poule... Voulais-je partir, dans ma profonde d�motivation, parce que j'�tais malade et que cela me fatiguais, ou bien est-ce cette extr�me d�motivation qui m'a rendue malade?

Je ne saurais dire. Mais enfin, cette envie de fuite, ce d�sir d'escapade est de longue date: elle m'est apparue, miroitante, un matin de novembre ou de d�cembre, dans le train, comme une vision �veill�e qui m'a saisie toute enti�re.

...Mon probl�me n'est pas r�solu.

Mais j'ai d�couvert la source.

C'est que j'ai profond�ment besoin d'accomplir quelque chose. Accomplir. Poser une action individuelle et volontaire dans un certain but. Avoir un jalon plant� dans ce jardin blanc, uni et d�pourvu de saveur qu'est m'a vie jusqu'� pr�sent. Quelque chose qui prouve ma valeur, qui me forme comme personne, qui m'exp�rimente.

Resterais � savoir quoi.

-L