Quand j'�tais � l'�cole primaire, j'�tais malheureuse. Les autres enfants se moquaient de moi sur les bases de mon accent, de ce que je disais, de comment j'agissais, de comment je m'habillais. Ils ne savaient comment r�agir � ma diff�rence de culture, alors il la prennait pour de la pr�tention et me ridiculisaient. Je me souviens des longues r�cr�ations du midi pass�es assise contre la cl�ture, parce que les quelques amies que j'avais pr�f�raient aider � la caf�t�ria qu'�tre avec moi. Je me souviens de l'arriv�e des premi�res pens�es noires, qui me semblent avoir �t� l� depuis toujours. Je me souviens de tout mes probl�mes pour avoir des amis, de toutes mes peines d'�tre si seule, que je prennais pour une injustice.

Maintenant, je d�teste les enfants et leur m�chancet�e crue, sans empathie, je suis parano�aque et anxieuse socialement. L'�cole primaire a laiss� une empreinte n�gative sur moi, et lorsque je dis que j'ai ha�t cette p�riode de ma vie, les gens refusent de me croire. Parce qu'eux, ils �taient normaux, heureux, probablement aussi encleint que les autres aux pr�jug�s, � l'ignorance et � la d�rision des petits "rejets".

J'�tais une "rejet". Quand j'y pense, c'est �tonnant, parce que cela ne faisait pas de moi une personne timide. Quand j'essaie d'analyser le probl�me, je me dis que les raisons pour lesquelles j'�tais esseul�e �tait probablement le fait que j'�tais une boll�e, que j'avais un petit accent, que je lisais beaucoup, que ma fa�on de vivre �tait divergente de la leurs. Les enfants ont tr�s peur de la diff�rence. Ils vivent emmur�es dans un joli petit monde de conventions strictes et de dogmes infantiles. Par exemple, pour un petit gar�on, une femme qui conduit une moto est d'une abjection consomm�e, parce que les dessins ajnim�s am�ricains dont il est farci montre toujours des hommes sur les motos. Pour les enfants, il est correct de s'en prendre � une seule personne en groupe, et c'est m�me tr�s amusant, jusqu'� ce que l'autorit� supr�me d'un adulte interviennent. Alors, leurs "opinions" divergent compl�tement.

Les enfants sont men�s par des id�es toute faite, et prennent rarement le temps d'analyser le pourquoi de ce qu'ils pensent. Ils sont trop occup�s par l'instant pr�sent. Bien-s�r, tous les enfants ne sont pas des monstres. Mais ils sont trop facilement manipulables. C'est normal. Ce qui n'est pas normal, c'est la fa�on n�gative dont leurs milieux les fa�onnent.

Mon opinion sur eux est bien-spur extr�mement biais�e, puisque je me base sur ma mauvaise exp�rience. Mais, r�guli�rement, j'entends des histoires d'intimidation, de m�chancet� aveugle et irr�fl�chie, qui me donnent mal au coeur.

Les enfants sont tr�s franc, et en m�me temps tr�s mal�able, et c'est dans cette franchise qu'on peut voir toute la laideur de notre soci�t� chauviniste, qui r�agit par la peur et la r�jection devant la diff�rence.

Notez que je parle ici des enfants en tant que groupe. Individuellement, je els aime beaucoup mieux. J'aime voir la fa�on intelligente et fra�che dont ils r�fl�chissent, leurs imagination, leur vie, leurs confiance. Mais en groupe, leurs jeunesse et leurs hon�tet� est destructrice...

Pour revenir � ma petite histoire...

� la petite �cole, donc, j'ai quand m�me eu des amis. Cependant, � chaque fois que je trouvais une personne pour laquelle je m'impliquais de toute mon �me, celle-ci d�m�nageait, carr�ment. Ainsi, je devais reconstruire tout mon univers social � chaque ann�e, parce que toutes mes �lues disparaissaient � ce rythme... Je ne suis plus vraiment capable de me sentir en confiance avec personne.

Une bonne chose que j'ai acquis du traitement que j'ai subis � l'�cole primaire, cependant, c'est de refuser le conformisme. �tre capable de me tenir debout dans l'adversit�. Ne pas me soucier de ma "r�putation" ou de ce que les autres pensent de moi.

Mais comme je le disais, reste mon incapacit� � interragir avec autrui. J'ai peur des autres, je ne les comprends pas, je tend � les fuir.

Et cette anxit� ruine ma vie...

-L