Pourquoi je ne suis pas n�e au 19 i�me si�cle.
Au 19 i�me si�cle, faisant sans conteste partie d'une famille bourgeoise, je n'aurais pas eu � avoir une carri�re, m'inqui�ter d'�tre un fardeau co�teux � mes parents et devoir commencer � gagner ma vie, je n'aurais pas eu � trouver un sens � ma vie, � savoir ce qui se passe. Au 19 i�me si�cle, j'aurais eu de superbes robes aux couleurs �l�gantes, avec des d�colett�s flatteurs, de la dentelle aux coudes et des manchons en fine tulle, faites de taffetas, de soie, de satin, de velour, ce qu'aujourd'hui on prend pour un teint maladif eut �t� admir� comme preuve d'une incontestable beaut�, on m'aurais dit des choses �l�gantes, raffin�es, douces et subtiles, je n'aurais jamais eu � faire un effort de ma vie. Le sens aurait �t� tout trouv� dans la religion, pour faire excentirque il suffisait de lire les gazettes un peu tapageuses et d'en faire foi dans les salons.

Au 21 i�me si�cle, on attend de moi la philosophie n�cessaire et la sanit� de b�ton pour admettre la non-existence d'un absolu, et de plus, �tant suppos�ment une jeune fille intelligente (et je dis bien: suppos�ment), il faudrait que je voyage, fasse du sport, soit impliqu�e, aie un but, aie une cause, aie des occupations, aie de la discipline, de l'organisation, un travail qui me permette de vivre ind�pendament, un r�gime aliemtnaire sain, des �tudes, de la culture, des choses � dire, et que je reste f�minines, avenantes, et que je pourchasse et fasse tout pour les approcher, il faut que j'aie du talent, et puis quoi encore.

Parce que oui, je me sens infiniment moins bonne que vous tous, non, je ne sais plus quoi faire.

Bon. Alors piscine apr�s-demain, tenter de d�crocher l'emploi du Devoir, me concentrer sur mes �tudes, m'accrocher � mes projets de dessins et d'�critures, me donner un coup de pied dans le cul.
Je dors mal.

-L