Je suis � la bilbioth�que. Je suis rendue � l'�tat o� les cernes ne se font plus sentir, o� ils ne sont plus douloureux, c'est m�me d�pass� leurs envahissement du visage... Ils sont simplement tout. Il n'y a que �a. On ne se rend compte que de �a. De leurs pr�sence. De leurs vies ind�pendantes. Plus rien n'existe, sauf les poids en dessous de mes yeux.

Je suis quand m�me sereine et tr�s tr�s neutre, moyenne, mod�r�e, flottante, calme. L-P? Ben c'est pas grave. Juste un beau souvenir � garder pr�cieusement que cette nuit. Qui en dit peut-�tre plus qu'il ne veut bien l'avouer. Faudrait que j'arr�te de me faire toute sorte d'anxi�t�s par rapport � �a: faudrait que j'arr�te de le consid�rer comme tout et moi rien. Faudrait que je me d�barasse de la f�cheuse escalade d'�tre la plus m�pris�e de ses amies. Je suis bien avec lui, il est bien avec moi, et on est capable, oh miracle parmis les miracles, de parler, vraiment. Pas encore tout � fait compl�tement, parce que mes sentiments et la g�ne de ceux-ci m'emp�chaient d'�tre tout � fait naturelle. Mais maintenant que j'y ai pens� jusqu'� plus soif, je me sens bien et vide, et je vais pouvoir �tre d�rechef l'esp�ce de folle incons�quente que je suis avec tout le monde sauf lui, parce qu'en sa pr�sence, je deviens trop consciente de moi-m�me, je veux trop lui montre rmon meilleur, ce qui me rend juste plus silencieuse et laconique que d'autre chose, la spontan�it� �tant �touff�e. Ai-je besoin de l'impressionner? Mais non. Ce qui viendra viendra. Je ne veux plus m'en faire avec �a.

La charge de travail est telle que je n'accomplis plus rien. Ma t�te s'est automatiquement d�connect�e du contr�le du travail. Y'en a trop. Le cran de s�ret� s'est enclanch�. L ne fout rien.

L trouve que l'on ne devrait jamais d�ppr�cier et raccourci l'esprit humain. C'est trop facile de nous rassembler dans une m�me masse informe, alors que la structure m�me de notre �tre devrait chasser cette id�e loin de nous. En effet, l'�me, l'esprit humain, est un composite, une m�canique des plus �trange, o� nous sommes les acteurs d'une pi�ce dont, bien que la n�tre, nous ne connaissons pas le texte. C'est-�-dire que nous assimilons, avec nos perceptions et nos pr�dispositions, toute sortes de stimulus qui varie alors infiniment de configurations , de sens, et de nuances. Nous les accolons aux exp�riences pass�es, aux r�flexes acquis que nous emmagasisnons sans cesse et qui sont comme une myriade de possibilit�s infinies pour chaque �tre. Toujours selon ces exp�riences et causes-cons�quences pass�es, nous interpr�tons et accolons ces stimulis sur des fa�ons d'agir que nous savons fonctionnelle ou optimale selon ce que l'on a apprit. Puis l'on agis, plsu ou moins bien, par rapport � ces interpr�tations faites. Souvent nos comportements sont semblables, car une bonne partie de l'apprentissage est faite par mim�tisme.. Mais est-ce que semblable signifie pareil? N'est-ce pas dans ces int�fid�cimaux d�tails qu'est contenue toute la diff�rence du monde? Pensez aux amplifications exponentielles, fractacles de ces infimes parcelles originant de t�nues impulsions. N'allez pas m'effacer �a � grand coup de peinture blanche. Relisez vos ouvrages de psychologie. Pour apposer un jugement d'ensemble, il faut au moins conna�tre la structure de fonctionnement. On ne peut que proc�der � partir d'observation.

C'est pas clair, hein?

Je suis d�sol�e.

-L