J'ai encore son odeur sur ma peau. J'ai encore la sensation de ses doigts effectuant une gracile dance sur mes cuisses. J'ai le souvenir incomparable de la texture de sa chair sous mes l�vres. Aaaah, une enveloppe charnelle comme je nen avais jamais palp� ni n'en palperai plus jamais, ans doutes; une soie lisses et chaude, une douceur onctueuse, une �lasticit� parfaite sur ce qu'elle contient, une fermet� � faire mourir. Chaud et si doux, si doux! Une douceur que je ne saurais rendre en mot. Doux partout, doux � rendre fou. Et avec �a, un teint oliv�tre, non mieux que cela, sensiblement basan�, et ces cheveux noir de jais, fins et soyeux eux aussi... Un visage d'ange de la Huronnie, avec le nez fort mais parfait et proportionn�, une l�vre sup�rieure haute, incurv�e, d�coup�e comme par un pr�rapha�lite, une l�vre inf�rieure rebondie, des yeux douc, coulants, noir et pleins de r�ves, de grands sourcils artistement point�s, un visage sculpt� aux pomettes en hauteur... Une beaut�e avec des piercing, un britannique au soleil, un homme dans toute sa virilit� avec un corps �lanc� et d�licat, un jeune homme hautain et vuln�rable, un sourire � fendre un cour de pierre, des caresses � d�congeler un iceberg. Comment n'ai-je su lui dire tout cela. Le divin �clat d'esth�tique. La plus r�ussie des joliesses. Le plus beau m�le humain de la plan�te. Surgit comme un rayon de soleil au fond d'un puit, sa jolie voix � l'accent distingu�e et f�lin me c�linant au t�l�phonne, m'informant de sa pr�sence qui est des plus innatendue dans mon pays au climat maniaco-d�pressif... Le model� de ses belles �paules sous cet indigne tissu, sa taille de fille, si fine, trop fine, qui me rend folle, la ligne de sa m�choire qui crie � la volupt�...

Il a mal, mon petit ange, il y a une temp�te dans sa t�te, il est excessif, il abuse des plaisirs de cette vie, parce qu'il ne peut pas de mod�rer, parce qu'il se fuit lui-m�me, il est au prise avec une pluie de d�luge et un soleil de plomb tour � tour, il noie tout �a dans une mer d'alcool, dans une montagne de drogue. Il se recroqueville, cache son exquis visage dans ses mains qui aiment � prendre leurs semblables �troitement, il se fait tout petit...

Il touche si bien, il flatte excellement, mon petit ange. Il me donne des frissons que je me croyais d�ni�e, l'appr�hension d'un plaisir que ne je n'aurais pas cru �tre capable d'exp�rimenter jamais. Il est doux et chaud. Ses mains se prom�nent si langoureusement, si coquinement sur mes cuisses, elles prennent mes fesses avec tant de vigueur, elles p�trissent expertement mon sein avec tant d'habilet�. Ses doigts se glissent sur mon sexe sans le blesser, en l'�veillant tenteusement.

Je saisi le manche � balai de cette m�canique des exc�s, je prend � la racine cet arbe au gr� du vent de l'aventure. Il d�gouline de s�ve humide et collante. Que la racine soit plant�e dans la terre meuble et accueillante! La terre qui souhaite cette synergie, qui voudrait prendre en elle cette vie, donner appui � ce gracieux et chancelant olivier, prot�ger la fragilit� de ce fr�le tronc.

Mais la tourmente int�rieure fait rage et force dommages. Un coup de t�l�phonne brise le rythme, de malheureux �clats de voix brisent la fragile digue et le flots des soucis d�valent sur cette insouciance, cet abandon d'un instant, alors que moi je viens de comprendre � quel point �a aurait pu �tre bon.

Mais non. Il n'en sera pas ainsi. Je suis rest�e sur mes app�tits.Que des promesses interrompues. Un grand d�sir non assouvi, qui remue encore.

Dans une chambre d'h�tel, un Anglais d'Albion m'avouait que j'�tais belle, plus encore qu'il ne le croyait, que j'avais de beaux seins, qu'il ne peut prendre une femme sans ressentir ensuite de l'attachement.

La gr�ce et sa profondeur.

De l'eau dans ses belles pupilles � saveur d'inconnu.

Une partie de sa m�lancolie s'est communiqu�e � moi, et je suis toute triste du regret de la chair.

-L