Il y a quelque chose qui cloche. Qui ne va pas. Qui me rend mal � l'aise. Qui fait que je suis insatisfaite. Par rapport � ma vie. C'est m�diocre. Je suis en retard. Il n'y a rien d'authentique ou de complet. Des jeux � moiti� esquiss�s, qui ne me tentent gu�res. Des amiti�s de surfaces, qui se brise � la moindre contrari�t�. Des plans qui ne marchent pas. Des choses perdues. De l'inaction. Une bourde �ternelle. L'impression d'�tre immobilis�e par le poid de tout ce qui aurait d� �tre accompli depuis longtemps. Les opportunit�s que je rate et g�che syst�matiquement. Les fous et leurs d�dain, et mon inhabilit� � r�agir. Ma solitude inconsciente. Le propre fait que je suis incapable de m'amuser en soci�t�.

C'est vrai, �a, j'ai bien de la mis�re � avoir du fun avec les gens. Si on me met avec un groupe de personnes, c'est rare que je vais trouver quoi faire ou que je vais m�me m'incorporer � l'activit� faite. Je ne suis pas amus�e. Je ne m'ins�re pas. On m'ignore.

Et ma solitude est improductive.

Je suis soumise aux autres. Je vais leurs donner raison. Parce que j'ai peur de l'hostilit�. J'ai peur d'avoir le dessous de toute mani�re. J'�vite les situations de tension possible. Parce que je n'ai pas assez confiance en moi. Parce que je me rappelle toutes les fois o� les groupes se sont ligu�s contre moi, enfant, pour me donner tort, et de l'humiliation qui s'en suit. Oh, l'humiliation! Peut-il vraiment y avoir un ami pour moi sur cette terre? Un ami loyal qui ne fera pas volte face � la premi�re occasion, s�r de l'appui du nombre?

Se battre seul contre plusieurs devient �puisant. Je voudrais bien me renfermer dans mon propre petit monde mais, comme une obs�d�e, comme une drogu�e, comme une d�pendante, j'ai *besoin* de voir des gens, j'ai *besoin* de partager, de m'exprimer, d'entendre leur vie et leur �tre, de sentir que j'existe peut-�tre dans leur pens�e.

J'ai pas l'impression que les gens pensent beaucoup � moi. Il doit �tre rare qu'il commence � penser � quelque chose que j'ai dit ou que j'ai fait, comme je le ferais pour eux.

Je stagne, comme dans une marre sordide et vaseuse.

Ma vie sera terne parce que je n'ose rien. Et je manque totues les opporutnit�s. Et, en fait, je n'ai aucunes id�e de comment m'orienter dans ce monde, quels sont les us et coutumes, les proc�d�s et mani�re d'agir, et que j'ai peur de la d�faite, ou plut�t, de comment la d�faite m'affecte. Je ne sais pas comment interp�ter les humains, ils sont une �nigme, je ne comprends rien aux r�gles de leur jeu. J'ai toujours eu de la mis�re � comprendre les r�gles d'un jeu, de n'improte quel jeu, sport, jeu de soci�t�, jeu de carte, jeu vid�o... Les r�gles me rendent si confuse!

Je vais aller m'enterrer dans un petit coin.

-L