Journ�e tr�s �trange. La nuit derni�re, je n'ai pas pu m'endormir avant 3 heures du matin. Entretemps, je me suis lev�e, ai regard� la pluie par la fen�tre... En passant, vous savez comme c'est agr�able d'entendre la pluie tomber, la nuit, dans le noir et la tranquillit�, blotie dans sa chambre, ses pens�es errants, r�confort�es, peut-�tre, par ce bruit serein enveloppant comme une couverture qui commande de rester chez soi. Un ordre qu'en petite fille j'adorais, �tant une lectrice et une solitaire... Oh comme c'est dommage, pas de soleil, forc� de rester en dedans avec mes livres, mes peluches et mes crayons! D�ception... Comme la beaut�e est influenc�e par nos perceptions; c'est sans doutes l� une banalit�, mais particuli�rement vrai pour cette situation... Ma solitude et mon inacyion en tant que petite fille m'a donn� cet amour de la pluie, un amour transcendant la chose en beaut�e. Joindre l'utile � l'agr�able. Et si l'utile, par son utilit� m�me, deviendrait agr�able? Si la personne � l'�me attirante devenait belle?

Vous savez, ces gar�ons que j'aime bien, ils n'ont rien de super mod�les, encore moin de bell�tres d'�cole secondaire. C'est l'effervescence de leurs personnalit�, le fait que lerus paroles, leurs actions et leurs profuits leurs appartiennent bien, le fait que leurs opinions se soient pour la plupart d�tach�es du carcan anonyme et d�nu� d'identit� des conventions sociales qui fait que je les aime. Et cette effervescnece, lorsqu'on la conna�t, lorsqu'on a dans l'�me la po�sie et le d�tachement n�cessaire face � la superficie des choses, qui rejaillit en beaut�e.

Vous voyez, M-A a �t� une cruelle le�on quant � l'id�alisation et � la pure ebaut�e physique, m�me si je n'ai �t� abus�e, en fin de compte, que par la croyance que lui m'aimait et que je devais donc l'aimer en retour, ce qui �tait une belle supercherie, en fait.

J'ai appris � aimer le soleil, pour revenir � ce que je disais au propos de la pluie. J'ai appris � l'aimer par rationnalit�. J'ai ressenti ses effets physiques sans arri�re pens�e, sans pr�conceptions, en essayant de ressentir neutrement la sensation qu'il me donnait. Et cette chaleur gratuite, c'est quelque chose d'inn� en tous les humains, on la recherche. Il faut savopir se d�faire m�me de ses plus profondes associations d'id�es, parfois...

C'est bien beau, tout �a, mais je parlais de ma nuit manqu�e, moi. Alors... Insomnie jusqu'� l'heure morte, cette b�tarde de la nuit et du matin, cette ind�cise entre la noirceur et l'annoncement du point du jour.3 heures du matin. L'heure ou plus rien ne bouge. M�me les meurtriers sont assoupis, peut-�tre agit�s de soubresauts, ou dromant du sommeil de la brute, animal superficiel qui agit sans penser � l'acte qu'il commet.

Et je disais qu'entretemps.. Entretemps je me retournais, je pensais � mes ch�ris, j'avais mal, je ne dormais pas, je me promenais...

Et donc, lorsque je me suis lev�e ce ... Bon, pas ce matin, mais ce midi, j'�tais emplie d'une esp�ce de brume douloureuse, engourdissant tous mes gestes, faisant de ma t�te une immense cloche o� tout raisonnait, retentissant � l'occasion d'une furieuse migraine. Le sang montait � la partie la plus ominente de mon syst�me nerveux (pour employer le type de proc�d� litt�raire d'Yves Beauchemin!, marcher me semblait une t�che d'une difficult� icommensurable, me cocnentrer tenait de l'exploit et le reste foutait le camp � l'eau....

La demoiselle du tr�s tr�s �trange centre de l'emploi de vaudreuil m'en faisait d'ailleurs la remarque. J'ai faillit me mettre � pleurer et j'�tait vraiment compl�tement surprise par cela.

Dr�le de journ�e. C'est l'inaction. Mais je n'ai absolument rien � faire. Rien... Je pourrais me promener, au risque de me faire d�vorer par la faune parasitique et vampiresque hantant mes domaines. Je pourrais patiner, question de bien me faire klaxonner par ces engeances � moteurs.

J'�tais suppos�e aller � Montr�al, mais une certainne demoiselle me boude, on dirait.

C'est fou comme j'suis esseul�e. Mes parents partent pour Rimouski tr�s prochainnement je vais �tre encore plus seule... Et quand je suis aussi seule, �a revire souvent en sao�lerie au gin, aussi triste que �a soit. J'ai pas d'amis. Enfin, j'en ai, mais c'est de la frime, personne ne m'apelle et il y a toujours un bon pr�texte pr�t pour moi si l'aventure me prend d'appeler un de ces si, si bons et affables amis...

Et �a me d�go�te quand je vois autant de fr�quentation � mon site (5000 visites en moins d'un an?...) et pourtant le silence total de ces lecteurs... Bande de ghoules. Pourquoi vous lisez tout �a. Quel est votre int�r�t? Je n'ai rien d'int�ressant � dire et si c'�tait le cas vous le feriez savoir. Il y a une seule de mes lectrices qui m'adresse quelque fois la parole, je l'exclu de ces propos. Un journal intime lut par un millier d'�me morte! Des �crits pour les fant�mes, pr�sents et d�funts!..

Enfin... D me parle. Ma petite soeur. Elle est si loin de moi. Connue si bri�vement. Quelle tristesse. Quelle trag�die. Celles qui seraient mes meilleures amies s'�clipsent aussit�t fait, c'est navrant et bizarre comme co�ncidence... Je devrais presque en faire un catalogue, bon sang.Bon sang ou bon sens? Sans dessus-dessous ou Sens dessus-dessous? �nigmes sans int�r�ts. Elles aussi.

Et l� je suis entrain de provoquer ma propre ruine en aidant C � parvenir � son idiote de potiche blonde... putain.

-L