Je n'ai pas mal. Non! Tomb�e, avec quelques �gratignures, quelques perles de lymphes l� o� la peau s'est errod�e... Mais sinon, num�ro un.
Ouais, num�ro deux plut�t. Je me suis fait voler mon portefeuille et quelqu'un s'est pay� une goinfrerie chez "fast food restaurant" sur ma carte de cr�dit, j'ai la chiasse mais �a sort pas et �a fait 5 ans que je me p�te la gueule de la m�me fa�on. Au moins j'�cris un peu mieux qu'il y a 5 ans. Ces premiers textes, quelles horreurs. Je les relis et n'y comprends rien, sauf que je n'arrive pas � apprendre de mes exp�riences. �a nous fait un autre point en commun, � moi et � l'humanit�.
Tout de m�me, je fais des progr�s. Typiquement, la L que l'on conna�t serait entrain de mac�rer dans ses glaires d'hargne et de pleurniches. Ce serait les grandes tirades, et puis des pourquoi, et des clameurs, et des impr�cations contre la Grande Fourberie Universelle et la particuli�re, surtout la particuli�re.
Mais je me sens calme. Indiff�rente. On se lasse m�me de ses propres mal�dictions. Je l'ajoute � ma liste d'abandons. Je les compulses, la mine placide. Apr�s �tre dat�s et cat�goris�s, je les classe. Tire et rabat le couvercle coulissant. Ferme le n�on.
Vous savez, par le pass�, ceux qui m'aimaient sont revenus. M�me apr�s des mois et des ann�es.
Les autres, j'ai tous r�ussis � les d�motionn�s de la gloire d'amour que je leur avait donn�e. C'est un travail plus ou moins dur selon le cas, mais qui requiert de moins en moins de temps. C'est la pratique!
Je n'ai eu qu'� fumer quelques clopes devant mon miroir, t�te en main et les yeux embu�s.
Puis J, ma raison ambulatoire, mon h�misph�re droit marcott�, qui est en pleine impr�gnation H�g�lienne, elle en bois et en sue, est quand m�me accourue � l'instant m�me m'offrir son �coute et son approbation inconditionnelle. L'h�morragie �pong�e, elle m'a rabout� le rationnel.
Elle se montre optimiste. Elle ne le consid�re pas comme un trouduc d�fonc� par des hamsters.
Je reste sceptique. Et puis chaque seconde de silence affermit, d�termine la rupture. Il me conforte dans mes sinistres hypoth�ses. Il y a bien des pi�ces � convictions, et des plut�t incriminantes (O� �tiez vous dans la nuit du 25 au 26 juillet 2005! Que faisiez vous, le 2 septembre 2005! Convennez vous avoir bris� les conditions de probation par la r�cidive du 4 novembre dernier? Ne mentez pas � la Justice! Votre syst�me de d�fence ne tient pas le coup; les preuves sont accablantes! Le jury presque unanime � la veille de la d�lib�ration! La Peine Capitale! Avouez tout!...)
C'est l'assentiment � mon d�barras; Bon vent, qu'on ne me dit pas. Je n'ai pas de brise-bise, je re�ois tout �a au visage. Mais ce jonc a pris racine, il ploie, peut ployer, gauchement certes. Mais cet automne ne me charriera pas ailleurs. Chiendent, tes gramines seront f�condes, cette ann�e! Il ne faudra pas mourir encore.
Et pis je n'crois plus que le degr� d'appr�ciation qu'on me porte (ou me refuse) soit validateur de ma personne. Non, non. Syst�me complet en soit. Il ne me faut que la lumi�re et les lettres.
"Sorry, i lost myself... I think i thought you were someone else"(R.E.M.)
Vous me trouvez calme et sans suppliques. Je n'anticipe rien; mieux, je n'anticipe pas.
Seule, je suis satisfaite. Seule, le monde est coh�rent.
Bien scell�e, bien pressuris�e, je peux traiter avec les autruis. Je me garde pour moi, �a me permet de les voir. Ils me fascinent comme une science, je m'en gave comme d'une sapience.
Mais je ne leurs tendrai plus le cou. Ce pelage est le miens.