Je discutais plusieurs autres jours avec des amis, et comme ils sont mes volont�s ext�rieurs, ils m'ont aid�s � d�couvrir mes cl�s de pandores � certaines bo�tes rancies dans mon royaumme sous roche.
Ma constante anxi�t� auto-critique me vampirise toute mon �nergie.
C'est extr�mement harrassant de passer tout son temps conscient � se demander ce qu'on fait, r�aliser qu'on fait rien, se demander pourquoi, s'en accuser, se distribuer des verdicts d�terminants jusqu'� plus soif...
Franchement, plus j'y pense, plus je me demande s'il est si essentiel de faire quelque chose.
Je sais que je suis ici en opposition compl�te avec toute ma g�n�ration, Vous, b�tisseurs without a cause, mes comp�res qui croient creuser le sens en se d�pensant et en donnant tout, m�me si vous ne croyez plus aux valeurs, aux id�es, aux autres.
Mais voil�, je vous regarde, et o� allez vous? Vous trimballez des miroirs, vous les installez partout; bient�t vos reflets ne troubleront plus seulement les claires limpidit� de la rue Mont-Royal, �a va s'�tendre dans le Mile-End o� vous �tes tous, puis �a va se tentaculer jusqu'au viaduc de Rosemont que j'aime tant, mon petit tunnel from my window to yours personnel, lichenniser C�te-Des-Neiges, me pourchasser jusqu'� ma merveilleuse retraite, ndid'ji...
� j'y ai longtemps cru � vos reflets. J'avais la na�vet� de les prendre pour vous... Aucun de vous ne m'a pardonn�e d'avoir voulu transgresser l'interm�diaire de vos beaux vernis reluisants, m�me si c'�tait par ignorance, tendre ignorance aimante...
Un autre puits d'�nergie, les sommes folles d'amour que j'ai jet�es � vos abysses... Souvent pendant quelques mois, occasionellement des ann�es durant.
Vous ne vouliez que le cirage sans mon adoration �perdue de serf. Brillez! Brillez plus! Pas �tonnant, que je m'y sois cass� le nez! Je porte depuis, sur la trompette de mon museau, la ligne rouge d'une veinule �clat�e sans r�mission! Parfaitement! Ils sont durs vos reflets, de la vitre et du tain. J'y tappais, o� est l'amour? que je disais. Ah mais du haut de vos nez retrouss�s, me laissant magnanimement contempler vos narines, vous n'aviez aucune tendresse � me prodiguer.
Pire que �a, vous n'aviez aucune v�rit� non plus.
Comment, pauvres cr�tins, pouvez vous pr�tendre �tre dans le vrai si vous refuser de vous souscrire! Comment croyez-vous pouvoir poss�der une quelconque cr�dibilit� quand vous vous trouvez trop bon pour affirmer quelque chose! Vous avez peur? D'�tre vuln�rable en montrant un fondement, quelque chose de discutable et de r�sistible? Vous avez peur. Vous avez peur de nous montrer, � nous Autres, que vous avez besoin de nous.
Mais la seule v�rit�e, la seule v�rit�e mes corniaud, est dans ce parti qu'il faut prendre, cet autre qu'il faut voir, deux choses que vous recherchez avec de grands yeux d'affol�s, en pr�tendant vous tenir tout-seul debout en nous tartinant de votre putain de Vous �ternel.
As-tu-lu le texte de Monsieur Sale dans le Zine Chose qui parle de Truc? As-tu vu les consignes de Machine � la boutique Zouinzouin ! Non, non! Et je ne veux pas! Et le pire c'est que j'ai raison!
J'ai toujours su, au d�but en faisant semblant de l'ignorer et ensuite avec d�sespoir, que je ne faisais pas partie de Ceux-l�. Ce que je ne savais pas, c'est que je faisais bien.
Je suis convaincue qu'il vaut mieux ne rien faire que faire en vain.