Je m'en allais donc gaiement, port�e par mon pas all�gre et rapide, un petit sac de papier brun � la main. Je me dirigeais ainsi vers le CLSC des faubourgs, et le petit sac de papier brun contenait d'autre petits sacs, en plastique ceux l�; dans ces derniers, il y avait des �chantillons de ma substance et de ma chair g�nitale; ces �chantillons �taient dans des petits contenants cylyndriques en plastique.
Beaucoup d'emballage finalement; vous �tes habitu�s, avec moi.

Ainsi j'arrive en ces lieux, toute fi�re de ma cargaison, toute rengorg�e dans ma joliesse de ce matin-l�, pleine d'espoir finalement, entendant raisonner tel le clairon de la gloire la voie de ma gyn�cologue qui dit "tiens! �a se passe mieux que d'habitude, non?" et moi d'�noncer, non sans une pointe de vanit�e, le sommaire artificiellement sobre de mes bonnes fortunes.
Un milieux de place. Je m'y plante solidement, tr�s cr�dible dans ma r�solution aux souliers d'�coli�re. Des gens parlent � d'autre, ce sont des conversations un peu raide, puisqu'une paire de ces interlocuteurs sont derri�re une verri�re. J'entend ce qu'ils disent, bien que selon le serment d'Hipocrate, les informations ainsi que l'histoire m�dicale d'un patient soient confidentielles, personne ne fait mine de vouloir me cacher des choses (une chance pour eux). Enfin c'est des infimi�res: elles peuvent bien jacasser tout leurs saouls, l'honneur des m�decins est sauf. Quant au patients, a-t-on jamais vu des cobayes faire autant de bruit!
M'enfin.
Donc, elle ne se g�ne pas.
� preuve, une blondinette l�ch�e conventionellement, juste assez belle et assez naze pour ne pas attirer l'attention, tr�s comme il faut, quoi, me hurlait presque � la figure que l'autre demoiselle assise devant elle �tait enceinte, qu'elle voulait se faire avorter, et qu'elle n'avait pas de carte d'assurance maladie; "Ouin? qu'ess' j'fais avec �a moi l�, l�, a'voudrait parler � quelqu'un genre.. non non jte DIS qu'elle veut pas le garder, L�..."
Je ne nie pas que j'avais envie de le savoir. Mais bon. �a manque de proffesionalisme.

Autres nouvelles.

Je connais une paire d'amant qui exsudent tellement de sensualit�, qu'il est troublant, voir m�me excitant, d'�tre pr�s d'eux. Une entente aussi parfaite, une complicit� de la chair aussi palpable, �a cr�er une esp�ce de plaisir communiquant; l'individu tiers peut en �tre, comme un voyeur, comme un poervers qui se frottent aux inconnus dans les transports publics. J'aime � respirer dans leur athmosph�re, j'en sors troubl�e, sous le charme du regard bistr� de la demoiselle cachant sa nudit� parfaite dans les draps et de l'odeur du monsieur chaud qui en sort pour me faire une platonique accolade. Je connais leur pouvoir et je ne pourrait y r�sister: j'ai peur, et en m�me temps j'ai envie de signer ma reddition. Quand m�me. Je reste alerte.

Quelle fatigue... 27 heures de cours et 15 heures de travail...