Je n'irai pas au lollapalooza finalement. Trop cher, et pas de Beck. Moi je ne vais pas payer 85 piasses am�ricaines si Beck y est pas. Il y a toutes sortes de bon groupes qui y joueront mais rien que je n'aie soit pas d�j� vu, ou soit dont je sois(oye?) une fan absolue.
*J'aurais* pay� le morceau pour voir Beck.
� la place je vais me contenter d'aller pitcher Ron dans le gazon et de rire du festival parce qu'on est trop cass�s pour y aller. (Ces raisins sont verts, ils sont bons pour les goujats...)

Aujourd'hui je fais des bo�tes, tout comme hier soir (ce fut un palpitant vendredi soir). Avec l'organisation qu'on me connait, les jolies coupes de verre au long et fr�le peid se retrovuent avec les jumelles chinoises et la setacolor.

L'autre jour j'ai trouv� un chat errant. Il avait le poil lisse et un petit air confu auquel je n'ai pu r�sister.
Je l'ai pris dans mes bras et je l'ai berc� un peu. Il m'a mis ses deux pattes froides d'avoir tant march� par mont et vaux autout du cou, et a blotti sa petite t�te douce aux oreilles dont les pointes divergent fi�rement � un angle obtu l'une de l'autre, et m'a un peu bav� dessus de contentement. Ses fibrisses chatouillaient ma nuque, j'avais des petits frissons de sensualit�.
Je me suis couch�e et je l'ai mis sur mon ventre. Il s'est mit � ronronner tout de bon et � m'�tendre amoureusement ses pattes jusqu'� me tapoter le menton alternativement, en �tirant puis refermant ses menottes de chat.
Le bonheur.
Sauf que ce chat n'arr�te pas de s'excuser � chaque fois que je me met la face dans son chaud pelage embaumant la laine, que je le caresse � la jonction des oreilles, que j'embrasse le plat de sa t�te, l� o� le poil se fait plus court, ou que je lisse sa gorge, comme si c'�tait sa faute, comme s'il �tait bien pesant.
Il va falloir que je le prie d'arr�ter cela.
Quelque fois, du bout de sa griffe tremp�e d'encre, il �crit des vers dont il m'en adresse quelques uns � l'occasion. �a me met toute � l'envers parce que d'habitude on ne se donne pas la peine de me dire des choses ou de s'int�resser � ce qui peut bien rembourrer la poup�e avant de la coucher au berceau et de vouloir lui faire crier "maman".
D'autres fois quelques gouttes de sang perlent dans ses bajoues touffues et j'y ajoutent quelques larmes.

J'ai envie de la mer.

Bient�t je serai loin de mon quartier. Je me suis sentie chez moi ici. Je ne sais pas encore, pour C�te des Neiges, si cela me conviendra.
Je vais m'inscrire � un concour litt�raire sur le quartier latin. Ce sera un chant de mort, un amour perdu, une histoire charnelle et sensuelle, des odeurs de boh�miens et d'exhaus de char.

Ce qui est bien avec ce d�m�nagement c'est que je brouille les pistes.

Je n'aurai plus � m'h�risser � certains coin de rue, � entendre les itin�rants commenter leurs appr�ciation de mes jambes et de mon cul, � me faire attraper le coude par des pimps � l'attitude �rectile et humiliante (que des noirs, si on regarde tous ceux auxquels j'ai eu affaire; je me pose des questions) et � baisser les yeux de hontes de ne point me d�partir de toute ma monnaie aux punks et autres charmants d�linquants.

� la place, si j'en crois certaines personnes, on va cacher sa figure emboudin�e de mon affreux corps d�bnauch� de jeune Goye et d'affreuse aryenne; (ah, les yeux bleus...). Il va falloir voir.
J'aime pratiquement mieux �a.

Les inuits saouls puants la pisse entrain de dormir dans ton vestibule quand tu rentre, ce n'est dr�le qu'une fois.

Les promesses de p�n�tration anale par de gros ob�ses repoussants, je m'en passerai.

Le Ph� 2000 va me manquer; les trottoires de la Ste-Catherine aussi. Le square �milie Gamelin. Les sex shops inombrables. La foule bigarr�e, h�t�roclite, businesswoman et cok� d�jant�. Tous les beaux jeunes �tudiants que je d�vore du regard, en prennant bien soin d'y mettre toutes sortes d'intentions (la ville rend invincible).

Je ne la trouverais pas dr�le si au coin de Lake Shore Drive et de Randolph street, je me retrouverais nez � nez avec un mauvais souvenir. Je me sentirais peut-�tre invincible.

Mmmh des pamplemousses roses. Jouissance sensuelle, ma langue sexuelle, le go�t est mon plaisir. Frrr.

J'va probablement me faire poser un st�rilet. Total y�.

Ouvrir des oranges sera pour moi toujours associ� au souvenir d'un autobus de retour de Chicago.

5h00 du matin sera pour moi toujours associ� � la douce plainte d�sol�e d'un chat aux oreilles sanglantes.

-L