J'ai de la mis�re.

Depuis une semaine, je me comporte comme une mongolo�de euphorique � l'apoth�ose de l'excitation, je n'arrive pas � manger des quatit�es suffisantes et la transcendance me semble encore un peu plus morte qu'avant. Je la remue avec un b�ton et �a fait un suivi de mouvement tout mou et d�terministe.

Je ne fais rien.
Strictement rien.
Je ne pense pas, non plus.

Tout ce que je fait c'est parler le plus f�brilement possible au plus de gens possible.

Bient�t, je me mettrai � baver avec des yeux vides, des mains crisp�es qui s'entrechoquent erratiquement et des beuglements inarticul�s dans le fond de la gorge. Je sentirai l'urine et j'aurai un pr�pos� et des amis d�biles qui hurleront � rien avec moi.

...On dirait que je m'enfonce dans de la gel�e, dans un flan de poisson transparent. Je contemple toujours plus avant dans le nihil-rien-pantoute, je r�agis de moins en moins aux stimulus de mon environement, on dirait une catatonique.

Je tourne en rond dans une salle en cercle avec des portes tournantes. Sauf que les portes donnent sur des murs, et on a beau toutes les essayer, c'est toujours la m�me chose et on perd le compte de celles qu'on a essay� et celles qui nous redonnent cette vaine, path�tique �tincelle d'espoir. Mais on se fait toujours avoir. Notre lacet reste pogn�, quelqu'un pousse plus vite, la porte est trop lourde, elle prend trop de momentum et vous vous faites ramasser entre le mur et le battant; douleur et humiliation.

...C'est con, mon adolescence n'aura servie � rien.
Ou bien mon adolescence ne finira jamais.

B m'a plant� ses jolies dents dans le cou et en a suc� tout le renouveau, l'espoir, la volont� et les certitudes.
B m'a plong� sa belle main aux longs doits en plein dans la poitrine et en a sorti tout ce qu'il a trouv�: il a tir� mon cerveau par les nerfs de la colonne vert�brale, l'a blanchi � l'eau de javel et l'a jet� n�gligement dans mon cr�ne.

Donc:
J'ai l'orbite un peu plus ronde et �carquill�e qu'usuellement.
J'ai la faim moins p�remptoire qu'� l'habitude.
J'ai la larme facile.
J'ai le sommeil qui tente de me garder en lui pour toujours, gisante glac�e, bavante, d�color�e, couche solitaire et calme.

Je m'effacerais, si j'�tais un dessin au crayon mine.
Je m'avalerais pas la queue, si j'�tais un serpent.
J'ouvrirais une porte en forme d'ouverture en carr� blanc dans un fond noir, m'y glisserais et la refermerais dedans un noir total, si j'�tais une animation.
Je me cuirais jusqu'� m'en effriter, si j'�tais une sculpture
Je me ferais fragile et bon march� pour que ma reliure perde son collant et que mes feuilles se d�chirent, si j'�tais un livre.

Mais comme je ne suis qu'une fille sans fonction propre, je continuerai � m'anihiler justement en refusant la fonction propre.

Je suis fondamentalement quelqu'un qui n'a pas trouv� ses fondements.

En R�sum�:
Je me sens tr�s incapable.

Et je devrais cesser d'�crire.
Parce que franchement...

(...En fait j'ai juste envie d'un c�lin qui dure toute une soir�e.
Quelqu'un qui emmailloterait mon questionnement angoiss� et irritant dans des �paisseurs de ouate et me donnerait le droit de revenir � ma phase orale, et de parasiter sa chaleur. Tabby dans tes pra.)
-L