Conversation r�elle intercept�e entre La fille L et la Fille Ro:
"Ro: J'ai envie d'�couter DU GROS ROCK SALE
"L: Comme, les ROLLING STONES?
"Ro: OUAIS!
"L" ROCK ON!"

Aujourd'hui, j'ai achet� 7 CDs pour 15$, sans taxes. �a nous donne environs un CD pour 2,13$, et je sais que mes incroyables facult�es de calcul mental approximatif vous impressionnent immens�ment.
...Apr�s v�rification, c'est plus 2,14 que 2,13. Mmhr.
Je vous donne la liste exhaustive desdits CD:
- The Planet Smashers - Life of the Party
- PRIMUS - Sailing the Seas of Cheese
- Tom Petty and the Heartbreakers - She's the One
- Greenday - Insomniac (je suis k�taine)
- Mad Caddies - Quality Soft Core
- R.E.M. - GREEN
- Cheap Tricks - The Greatest Hits (...Je suis SUPER k�taine. Et vive le cock-rock.)

Il y avait au moins Sailing the Seas of Cheese que je voulais vraiment, et c'est Ro qui l'a trouv�... dans les trames sonores? Enfin.

Je lis un genre de premier roman, �a s'appelle La fin de si�cle comme si vous y �tiez (moi j'y �tais), par Brigitte Caron.
La structure est int�ressante, c'est tout cr�atif, chaque d�but de chapitre est un proc�s verbal. Bon, le post-modernisme a laiss� des s�quelles ici, on a droit � une genre de mise en ab�me d'histoire d'une �crivaine qui �cris sur ses amies, et l'on suit le journal de l'�crivaine, et le compte rendue d'une de ses amies. �a sent le Gide et ses Faux-Monnayeurs, en plus juteux et tr�pidant.
C'est bon, �videment, bien �crit, vivant, enthousiasmant m�me.
Mais tout ses personnages sont trop typ�s, trop assignable � des st�r�otypes modernes, trop parfaits et mignons asusi. Ce n'est pas cr�dible. Ils s'aiment trop, trop bien, ils manquent de la mesquinerie et de la m�diocrit� propre au genre humain, et dont nous sommes pratiquement tous afflig�s.
De plus, le courrant contemporain de la litt�rature, cette mode � l'auto-narration, tous ces romans urbain et branch�s, me donnent la triste impression que nos �crivains, du moins ceux qui sont perch�s sur la fine pointe de la tendance et du bon go�t actuel, n'ont plus d'imagination.
Heureusement pour moi, il y a encore des P�an, des Vonarburgh, des Pelletier, et autres hulubulerlus qui aiment encore parler de choses sur lesquels ils doivent se procurer de la documentation et faire de la recherche. Des romands dans lesquels il y a encore des descriptions, des lieux et des gens, des ph�nom�nes complexes et des intrigues sophistiqu�es.

Votre gentille vie du 21 i�me si�ecle, en livre, moi, �a me fait hausser des �paules. Je lis des livres pour �prouver des sensations nouvelles, apprendre, et m'�chapper de ce que je connais. Si vous voulez parler de vous, ouvrez un blog, l�. Tout le monde le fait. C'est hyper facile. Coupez pas des arbres pour �taler votre vie; j'aurais pr�f�rer respirez l'air embaum� des �pinettes du nord que respirez votre parfum cher et tellement familier.

L'art devrait �tre plus d�sincarn� que �a. Plus transcendant. Plus important. �a devrait �tre difficile. Il devrait encore y avoir un barrem minimal, une contrainte, qui fasse que la signifiance de l'art ne se perde pas, comme maintenant.

Non, il n'y a pas un artiste en chacun de vous.

Un artiste, c'est pas un quidam qui d�cide de produire n'importe quelle merde et de l'exposer.

Dans ma petite perception id�aliste et surran�, un artiste est un esp�ce de r�ceptacle du monde ambiant, un tympan universel hypersensible, un instrument qui converti l'air en musique, un �tre tellement impr�gn� de ce qu'il ressent que �a doit ressortir quelque part, d'une certaine fa�on. C'est quelqu'un de tellement impressionable par son environement, qu'il se carapa�onne, qu'il essaie de se prot�ger et de s'exorciser sur du papier. L'artiste, sent toujours trop, et ne peut tout contenir �a en lui.
L'artiste est un �tre de r�action. Sa perception le pousse � transcrire son exp�rience de ce qu'il comprend et observe; c'est quelque chose qu'il ne saurait se passer de faire. Tout lui semble trop immense, vertigineux, �clatant, explosif. Il faut le condenser. L'apprivoiser. Le dompter, ce monde, avant qu'il ne nous rende fou.

L'artiste, met un peu de sa perception magnifi�e du monde sur un support, et nous montre comment il voit, et ce que �a lui fait.

Et pour �a, il faut �tre profond�ment affect� par ce qui nous entoure, il faut �tre troubl� par toutes les petites tractations humaine qui semblent si normales et conventionelles, il faut �tre �veill�, dans un �tat d'alerte constant. Il faut plonger profond�ment dans son incompr�hension vitale, tenter d'en extirper un sens, toujours remonter aux fondements des choses, y �tre compl�etement fourvoy�s..

Et �a, bien, on ne l'improvise pas.
Parce que, bien que la plupart de ce qui se fait aujourd'hui soit plus concern� par la forme que par le fond, l'esth�tique est plus un moyen qu'une fin.
Le beau touche pratiquement tout le monde. C'est pourquoi la ma�trise d'une certaine esth�tique est si importante.
Mais se limiter � �a, c'est consentir � cr�er du creux, du trivial.
Bien s�r tout l'art ne doit pas �tre un r�quisitoire social, et le simplement narratif ou descriptif a sa place.
Mais bon sens! On ne peut se contenter uniquement de beaut�. �a serait comme se choisir un amoureux seulement pour son corps.

J'�tais ce genre d'artiste avant. Maintenant, je vis plus dans le vague et l'imm�diat. Je ne produis pratiquement rien. J'ai des id�es, mais aucune discipline, et tout me semble indistinc, en moi et � l'ext�rieur. j'existe l�g�rement, volagement, sans r�elle correspondance entre moi et le monde.

J'ai juste envie de boire de la soupe au Miso.
Y'en a dans le frigo, alors...

Je veux faire un stage artistique au P�rou. �a Existe
Aaaah... Que �a me formerait le caract�re.
-L