Je n'�cris pas beaucoup dans ce journal ces temps-ci. C'est que je suis sous le joug d'un abattement, d'une d�sillusion assez terrassante. Je ressens un grand �coeurement. Je n'ai plus de motivation du tout. Je n'ai pas de vie, et ce qui me tiens lieu de postiche existencielle se r�summe en affreuse banalit�s �chang�es, en malaise sociale, en stagnation sur tous les points. Je n'ai pas de futur. Je ne m'en vais nulle part. Je n'ai pas la volont� ni l'ambition de r�aliser quelque chose de grand. Et, comble de malheurs, je n'ai m�me pas le sens commun de remplir le n�ant de ma vie en distractions et amusements; j'en suis incapable.

Je cours apr�s T, je procrastine avec M-A, j'ennuie J, et je frustre L-A. R ne me rappelle plus.

Mes moments libres ne sont pass�s � rien. Je lis des livres dans lesquels je suis incapable de m'immerger avec la passion d'autrefois, et dont je ne tourne les pages que pour arriver � la fin.

Je n'accorde plus aucun concentration ou s�rieux � mes obligations scolaires. J'envoie tout promener. Je me moque de tout.

Je suis incapable d'un commentaire song�.

J'attends les cong�s et fin de semaine, et durant ceux-ci je n'ai de h�te que pour le retour de la semaine. Je tourne en rond, � la poursuite d'un insaisissable, inexistant but.

Ma vie est vide. Je suis vide. Pour ces raisons, je perd � une vitesse acc�l�r� l'int�r�t que j'ai pu porter � ces derniers deux items.

Vous savez que quelque chose cloche quand vous n'avez plus envie au lendemain.

C'est mon cas. Je ne parviens m�me plus � en �mouvoir: la vie m'emb�te plus que d'autre chose, et une mort accidentelle ne serait pas si mal venue que cela.

C'est l'inaction qui a tout ruin�, peut-�tre. C'est la perte de T. C'est mon cycle c�r�bral chimique. C'est un peu de tout.

Et j'ai un mal de ventre � vouloir s'arracher l'ut�rus. C'est comme si on malaxais, p�trissait, broyait, distandait ces pauvres parois vaginales, jusqu'� ce que la douleur ne soit plus qu'une gourde et infinie sensation s'�tendant jusqu'aux jambes. Vive la f�minit�. Vive les menstruations.

Et je suis fatigu�e.

-L