Les 15 heures par nuit recommencent, les petits app�tits aussi. Fantaisies morbides, le cerne creux. Complaisance dans mes romans m�chants ( C�line, Vian et Kafka).
C'�tait la premi�re fois, l'autre soir, que j'avais aussi peu de plaisir � avoir du sexe. Et peut-�tre aussi une des premi�eres fois que je ne me ressentais pas une vague aversion envers ledit partenaire. Des freudiens d�biles pourraient m'extirper de mon homard une th�orie misogyne justifiant ce ph�nom�ne de ce d�go�t par un m�pris subconscient pour l'individu s'abaissant au plaisir f�minin, infiniment inf�rieur au grand Principe Phallique car la Nature l'Aurait Dict� Ainsi. Conneries. Conneries mal parodi�es (�a cadre dans mon �tat). Et puis de toute fa�on j'ai vraiment jamais eu de honte � me masturber; �a a plutot tendance � me donner des �lans de tendresse et d'affection pour moi-m�me. Suivant ma logique douteuse je me chastiserais de ce p�ch�. Ou�, ou�.

Mais voil� ces temps-ci il n'y a pas beaucoup de �a. Si on retrouve l'�l�ment livre, l'�l�ment biscuit et l'�l�ment lit, il manque la m�canique masturbation.
Pas de d�sir.
P�riode de latence.
Encore une premi�re.

Et puis je suis tr�s calme. Au point o� mes amis le remarquent. Calme et craignant la lumi�re. Je ne parle pas beaucoup et en dis bien moins encore. Je me surprend moi-m�me � ne plus m'�tendre que de mauvaise gr�ce sur mes litanies habituelles; quelques mots-rengaines qui s'emphys�ment d'eux-m�me... J'ai mes lunettes noires de Buddy Holly sur la face, �a ach�ve de me donner l'air boudeur et blafard.

J'�coute les autres. Je les fait parler. J'assimile leurs eux et collectionne leurs histoires. J'�cris m�me un peu.

Mais bon, ce sexe rat�.
Je m'en tirerai pas sans une ex�g�se (note � moi-m�me: renouveler mes expressions ampoul�es).
Bon de un je me rend compte que j'ai bien de la mis�re � refuser du sexe. Je suis toujours plus ou moins partante et une fois dedans, apr�s chaque seconde plus ou moins bien r�ussie je continue d'esp�rer que la seconde suivante pr�sente plus d'attrait: comme je ne communique pas tr�s bien mes vouloirs, le tout reste du fourrage fou�rreux.
En fait je suis tr�s peu � l'aise dans un lit, malgr� la multitude de rencontres que j'ai fait en cet endroit: ma gaucherie et mon �ternelle panique d'�tre en tant qu'�tre (bon, bon...) avec l'autre me rendent timides, appeur�e.
Alors malgr� le manque total de plaisir, j'ai persist�. Dans le vide. Et quand on a remis �a. C'�tait aussi peu plaisant.

Peut-�tre qu'on est juste pas compatible non plus, sur ce plan. J'ai besoin qu'on aille en progression avec moi, c'est le m�me principe qu'avec tous les chef d'oeuvres artistiques, crescendo jusqu'au trois-quart, plateau, puis l�g�re diminution. Lui il allait vite et fort et tout en m�me temps.

Ou peut-�tre que �a en �tait ainsi parce qu'on �tait tr�s nerveux et qu'on se sentait le besoin de finir absolument quelque chose qu'on avait commenc� une autre fois avant, et qui avait dur� plus ou moins toute la nuit avec assez d'enthousiasme de part et d'autre: mais les circonstances �tant ce qu'elles �taient, l'union ne s'�tait pas consomm�e. Les salons des autres offrent peu d'intimit� aux party-ravers ("ravers" employ� ici au sens strictement 60ish du terme).

Ou bien je suis devenue frigide.
Mais je sentais rien... Ma chair dormait, point troubl�e du tout par mon �tonnement ahuri devant telle somnolence, et encore moins par les assauts perp�tr�s sur son enveloppe et plus avant.

Et puis l� c'est la premi�re fois que je vais devoir dire � quelqu'un "�coute mon grand je t'adore-isidore, mais toi et moi dans un lit �a arrivera pu".
Mais j'veux pas le perdre moi mon buh-ddey.
-L