La vie va son allant. Je persiste dans la non-action: petite routine d�bile de travail, je regarde l'horloge � toutes les quinze minutes huit heures par jours. Je fais de fr�n�tiques soustractions de minutes vers la prochaine pause, le midi, la fin de la journ�e. Il n'y a pas de signe de changement prochain, sauf pour mon d�m�nagement dans une bo�te � chaussures neuve (la bo�te, �a: quant aux chaussures, je ne suis pas au courrant) � c�t� du m�tro Vend�me. Petite consolation: il y a une Arm�e du Salut � proximit�. Comme ladite bo�te � chaussure est en partie subventionn�e par mes parents, il y aura retour aux pressions exasp�rantes et � la d�pendance indignifiante. �a risque d'�tre joyeux.

Je fais des choses simples et plaisantes; j'ai dans� sur un groupe tr�s prometteur de la rel�ve, amis d'un ex-coll�gue de classe tout-�-fait dans le coup: lui et le programme de D.A avait organis� une soir�e charmante. On a flatt� mon cr�ne ras�.

Samedi je suis all�e voir une mignonne saynette dramatique avec Super-J, qu'on pourrait d�finitivement renommer Docte-J, mont�e par des coll�gues philosopheux � elle. �a s'appellait "Les Physiciens", d'un auteur dont je n'ai pas cherch� � retenir le nom.
Les conversations avec Docte-J ont perdus de leur fra�cheur et de leur clart� d'antan: toutes ses affirmations rev�tent maintenant la componction d'axi�mes irr�futables. C'est pas bien grave, un peu triste au demeurant; au mieux je me sens vaguement ignare, et irrit�e contre moi par ce fait.
C'est peut-�tre juste que je suis encore plus consciente de ma solitude, au fond, cette impression de d�-communication.

Dimanche, par un temps splendide et p�tulant, alors que d'une main le soleil embrassait nos peaux et de que de l'autre le vent nous soufflait � la nuque (ce sont deux manchots. � la proprioperception d�ficiente.), nous �tions de partie, comme moults autres Montr�alais, au tamtam de la montagne, toute d�figur�e qu'elle est.
La vieille impression de tous ces inconnus interdits, de toutes ces prouesses physiques � jamais impossible � r�aliser, un malaise tellement habituel qu'il ne rend m�me plus inconfortable. Le soleil simplement, mes jambes fines et blanches dans le gazon, sous la lumi�re.

Drabe, drabe, tout cette vilaine petitesse me convainct peu � peu que ma vocation doit �tre l'alcoolisme ou quelque chose du genre. �a sert � rien d'�tre brillant quand on est mou; un mollusque indiglo reste un mollusque. M�duse � poison d�risoire. �a flotte et �a pique quand tu l'approches; �a ne s'en �choue pas moins sur la berge...(Ce n'est pas mou � point quand �a gerbe. Ce pou s'o�nt sur la verge de choix. Ce poussin se gorbege de pois...) Ah! Le jelly-fish, tu le pitches ou bien tu le noies dans les vapeurs �thylique.
-L