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Les g�lules sont les liens. Genre.

Votre Mensonge-de-soi
22/01/2006 @ 17:29

L'internet c'est un succ�dann� de vie. Un �dulcorant. Plus sucr� mais moins vrai.
En fait, c'est presque mieux; on comprend bien mieux les gens quand on les lit que quand on leur parle. C'est que nous sommes de fieff�s (ou pas) �gocentriques, par nature, c'est un fait in�luctable. On peut avoir un semblant de conversation coh�rent avec soi-m�me. Mais avec l'autre, on ne fait que s'avaler puis s'avaler, ouvrant la bouche � qui mieux mieux, toujours plus grand et plus longtemps, qui sortira la plus longue brochette de mots, qui imposera son soi, son �tre.

Alors gr�ce � ce succ�dan�, j'apprend une deuxi�me version de ma propre histoire.

J'ai la chance d'encore plus me plonger dans ma propre abjection. Coupable, l�che de moi.
C'est l'histoire de cet instant de frayeur lamentable quand, aveugle, ce soir-l�, soir de retrouvaille avec la petite R, dans un des d�bits de boissons les plus cot�s de l'�lite du sous-sol, au bar. Alors que je d�blat�re l�g�rement, je vois du coin de l'oeil les cartons d'allumettes class�s par ordre de couleur, l�ve le nez vers l'instigatrice de ce jeu qui m'amuse, et voil�, devant moi, ce petit visage contrit et triste pire qu'un index accusateur, sentence irr�vocable; coupable. La s�ance est lev�e.
Je d�campe tr�s vite, pour �viter de faire quelque chose de bien, et d'au moins avouer mon pourquoi, ma col�re, ma peine � moi, mon impression d'avoir �t� jet�e, avilie. Le grand mensonge, le coup de th��tre: "ce que je t'ai donn�, ce n'�tait pas vraiment moi, �a n'a jamais �t� moi, tu �tais ext�rieure, c'�tait ma fa�ade, tu y �tait accroch� comme un na�f pot de fleur, tremblement de terre, le cr�pis s'effrite, il retenait ton faible crochet et tu tombes et te casse, mais me voici la vraie moi, ou l'autre moi, tu ne sauras pas." Et moi de me terrer.

Et bien cach�e dans mon petit trou qui co�te les yeux de la t�te en �nergie, j'apprend � quel point, moi et ma non-confrontation, je suis coupable.

�trange, comme la m�me histoire, avec quelqu'un d'autre, se r�p�te au m�me moment. Sauf que c'est elle qui se terre et moi qui hurle. C'est elle qui se cache et moi qui brasse la cage. C'est elle qui subit, c'est moi qui perpr�te. Mais toujours, je re�ois l'uppercut puissant du mensonge-de-soi; "ce n'�tait pas vraiment moi, mais c'est quand m�me de ta faute". De Ma Faute.

Cette ville est tellement pleine de ces gens et de ma terreur de leurs mensonges, qu'il faudrait que j'en change.

-L


N'importe quoi.

Si vous trouvez que je suce, allez voir comment eux phellationnent.

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