Quand je r�alise que tous mes efforts d'autonomie et tous mes essais d'existence se soldent par des d�sastres, quand je constate que je suis revenue au stade initial, rien dans la t�te, rien dans les mains, rien derri�re et strictement rien devant, quand je me vois comme un oiseau affol�, pi�g� dans une nappe de p�trole, gomm�, alourdi, �tre a�rien condamn� � la terre pour toujours, quand je me vois sous le contr�le de ma m�re qui me dicte tout, petite chose molle en son contr�le, en d�saccord mais impuissante, pouss�e de sa d�cision � l'autre, quand je me vois immobile, paralys�e, vide et clo�tr�e...
Je hurle sans fin.
Incapable d'�tre avec les autres, seulement � c�t�, donc seule � jamais, incapable de respirer sans assistance, j'appr�hende avec frayeur cette vie d'impotence, et, tout aussi vaines, mes larmes innondent mon visage.
Il n'y a personne, je suis emprisonn�e dans une maison trop sue, trop regard�e, connue jusqu'� l'�coeurement, au milieu d'un rien �loign�, loin de toute issue, impossible d'�chapper. La laveuse va m'attaquer, ma m�re ne comprendra rien.
au secour?