Eh bien.
Je me d�couvre des obsessions pour le Visual Kei et cette chanson d'Indochine.

Moi et Ro avons v�cu dans un intense concubinnage platonique durant trois ou quatre, ou m�me cinq jours. La cons�quente pile de vaisselle m'attend impatiemment. Elle louche vers moi d'un air libidineux de vaisselle sale qui ne r�ve que de se faire voluptueusement enduire de mousse. Elle fr�mis en anticipant le mouvement circulaire de la brosse sur ses multiples contours.

J'ai dessin� deux dessins-pour-moi-personnels-non-scolaires hier. �a faisait bien longtemps que c'�tait arriv�. Il y en a un en l'honneur de Dame K (oui oui) et l'autre en l'honneur de ma fascination pour le j-rock glam.

C'est tentant de tout laisser tomber et de repartir en voyage.
Le voyage, c'est le substitut de la vie. On a l'impression d'�tre actif, d'aller de l'avant, d'�tre pr�cis�ment pr�sent � l'instant et l'endroit o� l'on se trouve, d'exister intens�ment., parce que toute notre conscience est mobilis�e pour s'adapter � l'inconnu.
Le voyage, c'est la fuite de sa r�alit�, celle qui est d�finie par notre environement habituel. Dans mon cas, c'est une d�faite face � une r�alit� vide de sens, insatisfaisante, passive, stationnaire.
Cependant, l�-bas, j'ai appris qu'on ne peut pas vraiment se fuire, peu importe � quelle distance de chez soi on se trouve. Apr�s un peu d'�tourdissement salutaire, on se retrouve par hasard dans une situation famili�re, on r�agit suivant ses ant�c�dents sur la question, et la chute est brutale. On se fracasse le cr�ne, le choc d'absorbtion projette nos m�choires ensemble, la langue reste prise entre les deux rang�es de dents, et le sang laisse un go�t amer. On reste muet, assom�.
Et le retour de notre r�alit� est un choc d'autant plus violent que transpos� dans un contexte compl�tement diff�rent. On est ramen� devant soi, et on ne peut d�tourner les yeux de ce reflet, qui vient de nous ramener au pied.
Si on a de la chance, on est avec quelqu'un qui nous aime quand m�me, et va jusqu'� nous estimer. Qui ne va pas vous engluer dans un flot de clich�s oraux qui ne r�glent rien.

C'est bien triste quand toute l'existence d'une personne est consacr�e � la projection de leurs fa�ade. Parce qu'un songe-creux ne pourra jamais vraiment s'en cacher, et que la seule fa�on d'�tre authentique dans son propos est de l'�noncer de mani�re d�sincarn�e, j'entend; non pas pour la brillance et le reluisant.
Et d�monstration est faite qu'il est possible d'�tre un songe-creux compl�tement inconscient de son �tat.

Certaines fr�quences sonores me donnent des frissons; je suis convaincue que c'est un effet r�pandu, connu et utilis� � dessein dans les chansons mercantile peu recherch�es. �a fait croire � certain que c'est bon, et m�me, puissant.
C�line Dion, uugh...

-L