L'autre jour, en fait c'�tait vendredi ou samedi dernier, j'ai crois� R par hasard dans le m�tro. Dans un wagon d�cc�l�rant, j'ai reconnu son fin minois h�l�, sous un bonnet de laine angora rose, toute envelopp�e qu'elle �tait dans son �l�gant manteau de laine orange.
Frapp�e de gr�ce, j'ai courru � elle et nous nous sommes mises � parler.

J'�tais si heureuse de la voir que je l'interrompais sans cesse et comme � l'habitude notre conversation �tait effren�e, �tourdissante.
La jeune demoiselle se rendait � son logis temporaire � Verdun, je me dirigeais chez mes parents.
� la station Lionel-Groulx nous somme d�barqu�es en qu�te d'un caf� ou nous pourrions avoir une dose respective de la vie de l'autre.
En termes subtils, nous nous sommes expliqu�s nos attitudes envers l'autres. Je l'aime beaucoup et je suis enfin rassur�e sur ce point.

Je me suis rendue compte, au fur et � mesure de la conversation, que mon d�sir de c�l�brit� ne venait que de la rancoeur triste d'une petite fille voulant prouver � ses camarades �coliers d�daigneux qu'elle valait autant, sinon plus qu'eux.
Je m�dite l�-dessus depuis ce temps-, et les r�sultats, comme vous en avez eu un apper�u, sont tout-�-fait positifs.
Je vais peut-�tre enfin me trouver un combat et cesser de me regarder le nombril... Quoique pour arr�ter de me regarder totalement le nombril, je devrais �tre plus qu'humaine.

Tout d'abord, il est difficile de se trouver un combat dans le confort absolu. En effet, je me rend compte que mes soifs d'accomplissements des temps pass�s venait de ce que j'�tais directement en bute aux autres, aux isntitutions, � la mentalit� environnante. Toute imbib�e de reconnaissance et de parit� que je suis, la contestataire en moi s'est endormie pour jouir un peu de cette fraternit� qui, apr�s ces quelques mois, ne cesse d'�tre nouvelle, merveilleuse.

Ensuite, il a y a justement autrui qui m'�touffe. Toute ma vie est ax�e sur l'autre. C'est un long d�roulement de p�rip�ties, d'interractions, de gammicks sociales, de nouvelles personnes et de nombreuses sorties, et � la fin tout cela manque de sens. Je me perd dans l'image que je projette � autrui. � mon sens, la v�rit� la plus pure, ou plus justement la moins d�form�e, est celle d'un individu face � lui-m�me. Toutes les divergences � la r�alit�, si r�alit� il y a, sont induites au moins principalement par l'individu en tant que tel. Contrairement � Sartre, je en crois pas que l'image que l'autre a de soi est aussi valable que l'image que l'un a de soi-m�me.
Je l'exp�rience en ce moment, � force de n'�tre qu'un pivot � personnes, qui sont eux-m�me des pivots: et nous tournons autour de nous sans jamais vraiment entrer en collision. Je suis devenue une machine � sortir, � boire de la bi�re, � tra�ner ma carcasse aux quatre coins du quadrilat�re culturel de Montr�al (dont j'ai oubli� les rues fronti�res.) Aucune activit� c�r�brale digne de mention n'a l'espace n�cessaire pour se d�ployer en moi, j'assome le tout avec des gens, encore des gens, des choses, et pas d'efforts, pas de recherche, pas d'informations.
Alors voil�.
Jeune fille cherche un combat.
Je crois que j'ai trouv� d�j� de toutes fa�on mais �a va avoir besoin de fondements plus fort.
En ce moment je me sens un peu malade. c'est le caf�, et le transport.
-L